Le patron de Rolex, Jean-Frédéric Dufour, 57 ans, a passé plusieurs heures avec Donald Trump début septembre. Le Suisse et le président américain ont regardé ensemble la finale de l'US Open, dans le box de Rolex. Les rumeurs n'ont pas tardé: Jean-Frédéric Dufour est soupçonné d'avoir secrètement négocié les droits de douane américains de 39% avec Donald Trump, à la demande du Conseil fédéral. Des accusations que tous deux nient en bloc.
Trois semaines plus tard, cette sortie tennis crée à nouveau le débat. L'influente sénatrice américaine Elizabeth Warren a envoyé une lettre explosive à Rolex. Elle reproche au CEO d'avoir voulu contourner les droits de douane en invitant le président américain à l'événement sportif. «Cette invitation soulève des questions sur le fait que vous entretenez une relation avec le président Trump afin d'obtenir des exemptions de droits de douane avantageuses pour les produits Rolex», a écrit l'élue américaine au patron de Rolex, comme le rapporte CNBC.
Ouverture d'enquête possible contre Rolex?
La démocrate du Massachusetts estime que Rolex incarne le parfait exemple d'entreprises qui profitent des relations de leurs dirigeants avec des personnalités haut placées, comme Donald Trump. Dans sa lettre, elle évoque aussi le fait que cette invitation justifie même l'ouverture d'une enquête pour vérifier si Rolex cherchait à s'inscrire dans la stratégie de lobbying d'Apple et Nvidia, en misant sur des relations politiques pour obtenir des avantages commerciaux. Le patron d'Apple, Tim Cook, et celui de Nvidia, Jensen Huang, entretiennent également des relations étroites avec Donald Trump. Ils avaient par ailleurs promis d'investir des milliards aux Etats-Unis.
«Elle devrait mieux utiliser son temps que de répandre de stupides théories du complot», a déclaré de son côté le porte-parole de Trump, Kush Desai, à CNBC. Ni Rolex, ni Apple, ni Nvidia n'ont souhaité s'exprimer sur ces accusations auprès de la chaîne américaine.