L’ONU tire la sonnette d’alarme sur le risque de nouvelles violences massives au Kordofan, après les massacres commis à El-Facher, au Darfour. Vendredi à Genève, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a exprimé sa profonde inquiétude face aux « préparatifs d’hostilités intensifiées » dans la région.
«Depuis la prise d'El-Facher, les victimes civiles, la destruction et les déplacements de masse augmentent» au Kordofan, région voisine du Darfour, affirme Volker Türk. «Il n'y a pas de signe de désescalade», a-t-il déploré. Il demande à nouveau aux Etats influents auprès des parties au conflit d'œuvrer. Dans le cas contraire, «il y aura davantage de carnage et d'atrocités», insiste l'Autrichien. Il a rappelé que le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé la fin des acheminements d'armements vers le Soudan.
Grand besoin d'aide
Khartoum accuse les Emirats arabes unis de livrer ce matériel aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), responsables de crimes contre l'humanité selon la Mission internationale d'établissement des faits. Volker Türk redoute aussi que les exécutions sommaires, les viols et les violences ethniques se poursuivent à El-Facher, alors que de nombreux civils restent bloqués dans la ville.
Depuis le début de la guerre, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées. Le conflit a fait près de 13 millions de déplacés, dont quatre millions de réfugiés. Selon les estimations, plus de 21 millions de personnes font face à une importante insécurité alimentaire. Plus de 206'000 sont confrontées à une situation de famine. Des dizaines de millions d'individus doivent être aidés.