Menaces mises à exécution
Trump annonce une première salve de licenciements dans le cadre du shutdown

Donald Trump a annoncé une première salve de licenciements alors que le shutdown est entré dans sa deuxième semaine. Les républicains et les démocrates se rejettent la responsabilité de cette paralysie budgétaire, sans signe d'apaisement en vue.
Publié: 02:44 heures
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La Maison Blanche compte bien mettre ses menaces à exécution dans le cadre du shutdown.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Les conséquences de la paralysie budgétaire aux Etats-Unis vont être de plus en plus néfastes, ont averti dimanche les dirigeants républicains. Dans la foulée, le président Donald Trump a annoncé la mise en oeuvre de premiers licenciements.

La menace de licenciements massifs dans les services fédéraux est brandie par le président américain depuis le début, mercredi, de ce blocage budgétaire dont la majorité républicaine et l'opposition démocrate se renvoient la faute. Ce shutdown, qui entrera lundi dans sa deuxième semaine, ne montre encore aucun signe d'apaisement et Donald Trump a de nouveau blâmé les démocrates dimanche.

Des licenciements définitifs, et non plus seulement une mise au chômage technique, «c'est en cours en ce moment même», a déclaré Donald Trump devant des journalistes à la Maison Blanche. «Tout ça, c'est la faute des démocrates. Les démocrates provoquent la perte de beaucoup d'emplois», a ajouté le président américain, avant de brutalement changer de sujet pour inaugurer une nouvelle galerie de portraits présidentiels aux encadrements dorés.

Tractations en coulisse

Aucune discussion n'a eu lieu entre les principaux dirigeants du Congrès depuis leur réunion infructueuse lundi dernier à la Maison Blanche, selon un haut responsable démocrate. Son camp refuse de céder sur la question cruciale des subventions à l'assurance santé.

«Si le président estime que les négociations ne mènent absolument nulle part, alors les licenciements commenceront», avait alors menacé dimanche Kevin Hassett, le principal conseiller économique de Donald Trump, interrogé sur CNN. «Nous gardons l'espoir qu'avec un nouveau départ en début de semaine, nous puissions convaincre les démocrates que le bon sens est d'éviter de tels licenciements», avait-il ajouté.

De son côté, le chef de la majorité républicaine au Sénat, John Thune, a reconnu que les deux camps se trouvaient toujours «dans l'impasse» et laissé entendre que davantage de travailleurs américains allaient en payer le prix. «Cela va devenir gênant», a-t-il sous-entendu sur Fox News.

Shutdown in extremis en mars

Il a néanmoins précisé que les discussions en coulisses se poursuivaient sur une possible prolongation des subventions à l'«Obamacare», le programme d'assurance santé pour les classes populaires. Combien de temps le blocage, inédit depuis sept ans, peut-il se prolonger? «Aussi longtemps que les démocrates le voudront», a répondu John Thune.

En mars, lorsqu'une menace de «shutdown» planait déjà, les démocrates avaient cédé les premiers: une minorité d'entre eux avait accepté à contre-coeur de voter une résolution républicaine maintenant ces subventions pour six mois seulement.

«Si les républicains continuent de refuser de prolonger les aides fiscales» de l'Obamacare, «des dizaines de millions de contribuables vont subir une augmentation spectaculaire» des coûts pour leur santé, a déclaré sur NBC Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants. Des centaines de milliers de fonctionnaires «non-essentiels» sont au chômage technique depuis mercredi et ne reçoivent pas de salaire

Paralysie très impopulaire

A moins d'être licenciés, ils devraient voir régulariser leur situation à la fin de ce shutdown. Ces périodes de blocage fédéral sont très impopulaires parmi les Américains. 80% des personnes interrogées se sont dites très ou plutôt préoccupées par l'impact sur l'économie, selon un sondage YouGov mené sur un panel représentatif d'environ 2400 citoyens.

Le précédent épisode, provoqué en décembre 2018 lors du premier mandat de Donald Trump, avait duré 35 jours. Il avait coûté environ 11 milliards de dollars à l'économie américaine, selon un rapport non-partisan du Congrès.


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