Il y a un peu plus d’un an, Bachar al-Assad fuyait la Syrie, mettant fin à 24 ans d’un règne marqué par la terreur et le sang. Selon une enquête de l'hebdomadaire allemand «Die Zeit» du 13 octobre, le dictateur déchu coulerait désormais des jours paisibles à Moscou. Le média affirme qu’il résiderait dans un penthouse ultra-sécurisé d’un gratte-ciel luxueux de la capitale russe, entouré d’une vingtaine d’appartements occupés par des membres de sa famille.
S’il se fait discret, Bachar al-Assad mènerait pourtant une vie relativement libre à Moscou, circulant dans la ville, sous la protection étroite, mais aussi sous la coupe, de Vladimir Poutine. Plus surprenant encore, celui qu’on surnommait le «Boucher de Damas» passerait désormais ses journées... à jouer à des jeux vidéo en ligne.
Silence imposé par le Kremlin
Totalement dépendant du pouvoir russe, le dictateur déchu aurait fait «vœu de silence», rapporte une source citée par «Die Zeit». Il éviterait soigneusement toute interview, tandis que Poutine maintiendrait un contrôle absolu sur la manière dont sont présentés le régime syrien et l’implication de Moscou dans la guerre.
Malgré un mandat d’arrêt du nouveau gouvernement syrien pour crimes de guerre, Bachar al-Assad circulerait librement dans la capitale russe. «Ils emploient des gardes du corps privés payés par le gouvernement russe. Bachar vit dans trois appartements dans une tour sous laquelle se trouve un centre commercial, et il lui arrive de se rendre dans les magasins», précise la source sous couvert d'anonymat.
Selon la même source, son épouse Asma, déjà touchée par un cancer du sein en 2018, serait à nouveau gravement malade depuis 2024. Son frère cadet, Maher al-Assad, séjournerait quant à lui au Four Seasons de Moscou, où il passerait ses journées à boire et à fumer la chicha. Autrefois chef redouté de la 4e division blindée, il mènerait aujourd’hui une existence oisive, loin des champs de bataille.
Des appartements somptueux
Les journalistes de l'hebdomadaire allemand affirment avoir visité l’immeuble où résiderait la famille Assad. Ils décrivent un cadre «flamboyant», peuplé de résidents et de personnalités politiques étrangères. Les appartements, comparables à ceux du clan Assad, affichent un luxe ostentatoire: plafonds de vingt mètres de haut, lustres en cristal, finitions dorées, meubles inspirés des palais orientaux et immenses baies vitrées offrant une vue plongeante sur Moscou.
Le summum: une salle de bain en marbre onéreux de Carrare, avec une baignoire monumentale donnant sur une fenêtre de quatre mètres. Bachar al-Assad disposerait en outre d’une villa à la campagne, où il recevrait un cercle restreint de fidèles.
Le fils de Bachar brise le silence
En février, Hafez al-Assad, fils de l'ex-dictateur, est réapparu pour la première fois depuis la fuite de la famille dans une vidéo tournée à Moscou. Il y raconte leur exfiltration en décembre 2024, alors que Damas tombait aux mains de l’opposition. Selon lui, aucun plan n’existait: c’est un responsable du Kremlin qui aurait organisé leur transfert nocturne vers la base militaire russe de Hmeimim, sur la côte syrienne.
Cette vidéo relance les spéculations sur le sort du clan Assad, longtemps porté disparu. Si les révélations du «Zeit» s’avèrent exactes, elles montrent qu’à l’abri à Moscou, le «Boucher de Damas» mène aujourd’hui une existence luxueuse, loin des ruines qu’il a laissées derrière lui.