Cinq jeunes lauréats ont reçu jeudi un prix soutenu par les Nations unies, récompensant leur utilisation des technologies et des outils numériques pour impulser un changement positif et à fort impact sur les communautés. «Nous récompensons aujourd'hui des personnes parmi les plus extraordinaires de notre planète», a salué Melissa Fleming, secrétaire générale adjointe des Nations unies à la communication, lors de la cérémonie qui s'est tenue devant près de 1000 personnes au siège de l'ONU à Genève.
Le plus jeune lauréat jeudi était Dev Karan, un Indien de 17 ans qui œuvre à la restauration des étangs en Inde, des espaces multifonctionnels qui stockent l'eau et contribuent à prévenir inondations et érosion des sols. Cet étudiant en ingénierie a cofondé Pondora, une organisation qui forme des étudiants au rôle d'«Ambassadeurs des étangs» afin d'aider les villages à surveiller la qualité de l'eau grâce à des capteurs informatiques et des applications mobiles.
Rena Kawasaki, une Japonaise de 20 ans qui, a cofondé à 14 ans un groupe mettant en relation étudiants et personnalités politiques via des sessions Zoom afin de favoriser la participation des jeunes à la vie politique. Aminata Savane, une Ivoirienne de 25 ans, a également reçu un prix pour son travail visant à rendre le monde numérique plus inclusif et plus sûr dans les communautés défavorisées.
«Une chance de s'épanouir»
«Face aux problèmes, ils ne se laissent pas abattre. Au contraire, ils se mobilisent. Ils créent des solutions et incitent les autres à agir», a encore salué Melissa Fleming, décrivant les lauréats comme «les acteurs du changement dont notre monde en crise a si désespérément besoin». Une autre gagnante, la Libanaise Marina El Khawand, 24 ans, a fondé son organisation Medonations après la gigantesque explosion du port de Beyrouth en 2020, qui a fait plus de 220 victimes. Elle exploite aujourd'hui des outils numériques pour fournir gratuitement médicaments et soins à travers le Liban.
Le militant brésilien Salvino Oliveira, 27 ans, était également présent sur scène jeudi, récompensé pour le travail accompli par son organisation PerifaConnection, qui vise à donner la parole aux jeunes des favelas et à les aider à accéder à l'université. Lui-même a grandi dans la pauvreté, dans la favela Cidade de Deus de Rio, et a dû commencer à travailler dès l'âge de 13 ans, vendant des bouteilles d'eau et des bonbons dans la rue pour subvenir aux besoins de sa famille.
Il a confié à l'AFP que sa vie avait été «transformée par l'éducation» lorsqu'il avait obtenu une bourse pour intégrer l'un des meilleurs lycées publics de Rio. Aujourd'hui, il entend donner aux jeunes «une chance de s'épanouir». «Combien de Mozart ou de Beethoven vivent dans les favelas de Rio», a-t-il interrogé lors de l'événement.