Plan de paix révisé
L'Ukraine serait prête à accepter le retrait de ses troupes du Donbass

Kiev semble ouverte à la création d'une zone démilitarisée dans le Donbass. Le plan de paix révisé, proposé par l'Ukraine et ses alliés, prévoit le retrait des troupes ukrainiennes et russes.
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Image de la ville détruite de Tchassiv Yar dans le Donbass: une zone démilitarisée pourrait être créée ici.
Photo: AFP
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Marian Nadler

Kiev s'incline-t-elle soudainement? Selon un article du quotidien français «Le Monde» publié jeudi 12 décembre au soir, l’Ukraine serait disposée à retirer ses troupes du Donbass, région partiellement occupée par la Russie, au profit de la création d'une zone démilitarisée. Cette concession devrait être soutenue par les alliés européens de l’Ukraine. 

Ce compromis fait partie de la révision du plan de paix américain, élaboré par le président ukrainien Volodymyr Zelensky et remis mercredi soir au président américain Donald Trump, rapporte «Le Monde». Le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz auraient participé à son élaboration.

Des forces de maintien de la paix dans le Donbass?

Toutefois, Kiev pose une condition: la démilitarisation de zone exige non seulement le retrait des troupes ukrainiennes de la ligne de front actuelle, comme le prévoyait le plan initial de Trump, mais aussi celui des troupes du président russe Vladimir Poutine. Dans un second temps, une force internationale de maintien de la paix pourrait rétablir le calme dans cette région en proie aux combats.

«Une zone démilitarisée doit être établie de part et d’autre de la ligne», a déclaré au «Monde» le négociateur ukrainien Mykhaïlo Podoliak. «Il sera nécessaire de déterminer, sur le plan logistique et juridique, si tous les types d'armes doivent être retirés de la zone ou seulement les armes lourdes. Afin de prévenir d’éventuelles violations, des représentants des missions d’observation et un contingent étranger doivent être présents pour garantir le respect des principes et des accords.»

Le modèle coréen

Mykhailo Podoljak a évoqué un «format évident pour mettre fin au conflit». Il a reconnu qu'une partie du territoire resterait «malheureusement» sous occupation russe et qu'une ligne de démarcation serait de toute façon érigée.

Le négociateur a également déclaré que l'Ukraine accueillerait favorablement la participation des Etats-Unis aux forces de maintien de la paix – afin d'assurer «la surveillance, la reconnaissance, la surveillance du respect des accords, de l'absence de mouvements de troupes non autorisés et du respect de la ligne de démarcation».

Cette approche rappelle la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Etablie en 1953, elle mesure quatre kilomètres de large et 250 kilomètres de long. Dans le cas de l'Ukraine, la ligne de démarcation devrait être nettement plus longue et plus profonde.

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