Le chef du Pentagone Pete Hegseth a défendu jeudi le «succès historique» des frappes américaines en Iran, déjà revendiqué par Donald Trump, s'en prenant dans le même temps aux médias qui l'ont questionné sur la base d'un rapport préliminaire du renseignement américain. «On parle beaucoup de ce qui s'est passé ou pas. Faites un pas de recul: grâce à une action militaire décisive, le président Trump a créé les conditions pour mettre fin à la guerre. En décimant, anéantissant, détruisant – choisissez le mot – les capacités nucléaires iraniennes», a martelé Pete Hegseth au cours d'une conférence de presse convoquée au Pentagone, aux côtés du chef d'état-major des armées, le général Dan Caine.
Des médias américains ont fait état mardi d'un rapport préliminaire du renseignement américain établissant que les frappes contre l'Iran décidées par Donald Trump ont retardé son programme nucléaire de quelques mois, sans le détruire complètement, contrairement à ce qu'a affirmé à plusieurs reprises le président américain.
«En cherchant des scandales en permanence, (...) vous passez à côté de moments historiques», a déploré Pete Hegseth, en mettant en cause directement le parterre de journalistes devant lui. «Nous sommes ici pour clarifier ce dont ces armes sont capables, et toute personne avec deux yeux, deux oreilles, et un cerveau peut reconnaître qu'une puissance de feu telle va avoir un effet dévastateur», a-t-il encore argumenté.
«Rien n'a été évacué de l'installation nucléaire»
Le directeur de la CIA John Ratcliffe a lui déclaré dans un communiqué mercredi que, selon «des informations crédibles», le programme nucléaire de Téhéran avait été «gravement endommagé par les frappes ciblées récentes». Mais le ministre de la Défense n'a pas apporté, à ce stade, de nouvel élément concret susceptible d'attester de l'efficacité des frappes américaines menées dans la nuit de samedi à dimanche sur les trois sites nucléaires iraniens, à Fordo, Natanz et Ispahan.
Interrogé sur les stocks iraniens d'uranium enrichi, il a assuré ne pas avoir «connaissance de renseignements indiquant que des éléments n'étaient pas là où ils étaient censés êtres», sans toutefois confirmer qu'ils se trouvaient bien dans les installations souterraines de Fordo lors de l'attaque. «Rien n'a été évacué de l'installation (nucléaire). Ca prendrait trop de temps, serait trop dangereux, et serait très lourd et difficile à déplacer!», a de son côté affirmé dans la matinée Donald Trump dans un message publié sur son réseau social Truth.
Dans une interview accordée à la chaîne de radio française RFI jeudi matin, Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA), a assuré, à propos de Fordo, que si on ne pouvait «évaluer les degrés des dégâts», «vu la puissance de ces engins (les bombes américaines) on sait déjà que ces centrifugeuses ne sont plus opérationnelles».