Les femmes portant un stérilet présentent un risque plus ou moins élevé de grossesse extra-utérine selon le degré d'hormones contenues dans le dispositif, selon une étude française. La probabilité reste dans tous les cas bien moindre qu'en l'absence de contraception. «La dose la plus élevée - lévonorgestrel 52 mg - est associée au risque le plus faible de grossesse extra-utérine», conclut cette étude publiée mardi dans la revue NEJM Evidence.
Les stérilets, également dits dispositifs intra-utérin, sont un moyen de contraception destiné aux femmes. Contrairement à la pilule, qui nécessite une prise régulière, il agit pendant plusieurs années après son implantation. Deux types de stérilets sont en circulation. L'un, au cuivre, est sans hormone. L'autre inclut du lévonorgestrel, à plus ou moins haute dose et tend à réduire les règles abondantes ou douloureuses.
Malgré l'efficacité générale de ces dispositifs, il arrive qu'un stérilet ne parvienne pas à éviter une grossesse. Dans ce cas, la proportion de grossesses extra-utérines - une complication parfois mortelle où l'embryon se développe en dehors de l'utérus, généralement dans une trompe - est plus élevée que la normale.
Des taux qui restent faibles
L'étude du NEJM Evidence, réalisée par des chercheurs du groupement Epi-Phare rassemblant l'agence du médicament (ANSM) et l'Assurance maladie, mesure ce risque à partir de données sur l'ensemble des femmes s'étant fait implanter un stérilet en France entre 2018 et 2022. Elle conclut que, parmi les stérilets aux hormones, le risque diminue avec l'augmentation du dosage: un stérilet 13,5 mg est associé à 18 cas pour 10'000 utilisatrices par an, alors qu'à 52 mg, le chiffre tombe à quatre. Pour le stérilet au cuivre, le chiffre est intermédiaire, à sept cas pour 10'000 utilisatrices par an.
Ces données sont publiées alors que le stérilet 13,5 mg, commercialisé sous le nom Jaydess, est déjà retiré du marché depuis 2024 à cause d'autres types de complications. Mais il est encore implanté chez environ 60'000 femmes en France. En tout état de cause, ces taux restent très faibles, notamment si on les compare au risque de grossesse extra-utérine sans contraception, logiquement plus élevé puisque la probabilité de tomber enceinte est alors bien supérieure.
Et, dans la même édition du NEJM Evidence, d'autres chercheurs estiment, malgré cette étude, que le risque de grossesse extra-utérine n'est pas un élément à retenir en priorité pour choisir son type de stérilet.
Les femmes devraient plutôt faire leur choix «en fonction de l'efficacité en tant que contraception (ou) des effets sur les règles», avancent-ils. Mais, selon eux, l'étude est importante du point de vue des soignants: ces derniers doivent être particulièrement attentifs au risque de grossesse extra-utérine quand une patiente tombe enceinte malgré son stérilet.