Mort en direct d'un streamer
Kick, une plateforme aux règles minimales pour une rémunération maximale

La plateforme de streaming Kick, fondée en 2022, fait parler d'elle pour sa modération laxiste et son modèle économique agressif. Après un scandale en France, elle s'engage à revoir ses règles de modération.
Publié: 22.08.2025 à 19:43 heures
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Kick reverse 95% des revenus générés aux créateurs de contenus.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

La plateforme de diffusion en direct Kick, qui a fait scandale en France avec la mort en direct d'un streamer sur une des chaînes hébergées, s'est fait un nom avec des règles de modération minimales et un marketing agressif autour de son mode de redistribution des gains.

Basée à Melbourne en Australie, la plateforme au logo pixelisé vert fluo a été fondée en 2022 par deux jeunes milliardaires, l'Australien Ed Craven et l'Américain Bijan Tehrani qui ont fait fortune dans les paris en ligne en bitcoin. Ils sont notamment les créateurs du casino en ligne Stake, qui a généré 4,7 milliards de dollars de revenus en 2024, ce qui en fait potentiellement l'une des plus grandes plateformes de jeux d'argent au monde, selon le magazine Forbes. Ed Craven et l'Américain Bijan Tehrani ont lancé Kick après avoir été bannis de Twitch car ils y faisaient de la promotion pour leur casino.

Récents scandales

En réaction, Kick s'est rapidement distinguée par sa modération relâchée accueillant de nombreux streamers bannis de Twitch comme le sympathisant américain pro-Trump Adin Ross ou des influenceurs controversés comme Marvel Fitness, condamné en France en 2021 pour avoir harcelé en ligne d'autres internautes.

Des vidéos montrant de la violence, des internautes jouant à des jeux d'argent ou des images à caractère sexuel ont ainsi pu être diffusées sur Kick.com. Kick ne dispose d'ailleurs que de 75 personnes assurant la modération, dont aucune ne parle français, selon la ministre déléguée chargée du Numérique, Clara Chappaz.

Après la mort du streamer Jean Pormanove, la plateforme s'est toutefois engagée auprès du gendarme français du numérique, l'Arcom, à revoir ses règles de modération et de supervision des contenus.

Une rémunération avantageuse

Kick offre une politique de rémunération bien plus avantageuse que ses concurrents, reversant 95% des revenus générés aux créateurs de contenus, et gardant le reste. La plupart des autres plateformes prennent la moitié des gains générés. Les «streamers» peuvent ainsi engranger de fortes sommes grâce à leurs abonnés payants et à des dons des internautes versés lors d'un direct dont ils aiment le contenu.

Kick ne communique ni le nombre de ses membres ni des abonnés actifs mensuels, mais selon le site spécialisé Streamscharts, la plateforme aurait comptabilisé une audience moyenne de 855.000 spectateurs en juillet dans le monde, loin derrière Twitch (2,2 millions de personnes sur la même période).

Plus confidentielle que ses concurrents, Kick sait aussi attirer des figures connues d'internet comme la star de Youtube MrBeast qui a organisé en août une collecte pour l'accès à l'eau potable ayant permis de récolter 12 millions de dollars, un record pour une opération caritative en ligne.



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