Une menace invisible
Ce que le microplastique fait à notre corps et comment limiter les dégâts

Chaque semaine, nous avalons l’équivalent d’une carte de crédit en plastique. Présents partout, les microplastiques menacent l’environnement et la santé. Blick fait le point sur la provenance, les effets sur la santé et les solutions à portée de main.
Publié: 12.08.2025 à 16:18 heures
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Dernière mise à jour: 12.08.2025 à 16:19 heures
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Chaque semaine, nous avalons en moyenne cinq grammes de plastique. (Image prétexte)
Photo: Shutterstock
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Solène MonneyJournaliste Blick

Chaque semaine, vous avalez, sans le savoir, l’équivalent en plastique d’une carte de crédit, soit environ 5 grammes. Un matériau problématique aux effets désastreux sur l’environnement… et potentiellement sur notre santé. Depuis mardi 4 août, la question est au cœur d’un sommet des Nations unies à Genève. Les Etats membres ont jusqu’à jeudi pour élaborer le premier traité mondial visant à réduire à la source la production de plastiques.

Mais les discussions s’annoncent tendues. Si une centaine de pays veulent encadrer la production, d’autres, notamment producteurs de pétrole, freinent des quatre fers. Pourtant, l’enjeu est majeur: au fil du temps, les microplastiques ne disparaissent pas, ils se fragmentent encore, jusqu’à devenir des nanoplastiques. D’où viennent-ils? Quels effets ont-ils sur notre organisme? Quelles solutions existent? Blick fait le point.

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D'où viennent-ils?

Les microplastiques mesurent entre 5 mm et 1 micromètre et se trouvent partout: mers, rivières, sols, air, habitations… et jusque dans notre alimentation. Selon l’ONU, les principales sources proviennent de l'abrasion des pneus sur la route, de l'usure du marquage et du revêtement routier, et aussi du lavage de nos vêtements. 

En effet, la majorité des textiles sont en fibres synthétiques (polyester, polyamide, acrylique). Lors des lavages, des microfibres se détachent et finissent dans les cours d’eau. Quant aux pneus, le frottement avec l’asphalte libère du caoutchouc synthétique invisible à l’œil nu. La pluie et le vent le transporte jusqu’aux égouts, rivières, lacs et océans. Et une partie de ces particules reste en suspension dans l’air que nous respirons. 

S’ajoutent à cela les microplastiques secondaires, issus de la dégradation d’objets plus gros sous l'effet du soleil: sacs, bouteilles, filets de pêche, jouets ou meubles en plastique laissés à l’extérieur, ainsi que des déchets mal gérés.

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Quels effets sur le corps?

Ces particules finissent par être inhalées ou ingérées. «Plus elles sont petites, moins les barrières de l’organisme vont pouvoir les retenir. Elles réussissent alors à pénétrer dans le sang et une fois que les microplastiques y sont, elles peuvent se diffuser dans l’ensemble des organes», explique Mathilde Body-Malapel, chercheuse à l’Université de Lille, citée par le Huffington Post.

Les effets exacts sur la santé humaine restent à l’étude. Mais des tests réalisés sur des souris pointent des maladies neurologiques (Parkinson, Alzheimer), des troubles cardiovasculaires (AVC), des problèmes pulmonaires, intestinaux, et potentiellement des impacts sur la fertilité. Les scientifiques étudient aussi les milliers d’additifs chimiques ajoutés aux plastiques, dont la toxicité est encore mal connue.

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Comment s'en protéger?

Eviter totalement le microplastique est une chose quasi impossible aujourd'hui. Cependant, il existe des moyens pour réduire fortement son exposition et sa production. La première chose est de privilégier l'eau du robinet à celle en bouteille. Pour boire, utilisez de préférence une gourde en inox, de la céramique ou un contenant en verre (sans bouchon en plastique). 

Pour évitez de polluer vos repas, renoncez aux tupperwares en plastique, surtout si vous les faites chauffer au micro-onde. Même chose pour les bouilloires électriques avec un couvercle en plastique. 

Même constat pour les ustensiles de cuisine, privilégiez le bambou, le bois ou encore l'inox. Côté vêtements, optez pour des textiles naturels comme le lin, la laine, le coton ou encore le chanvre. Et pour vos soins, utilisez des cosmétiques sans microbilles plastiques que l'on retrouve dans les gommages, les dentifrices ou encore les gels douche. Pour ce faire, vérifiez la composition en évitant le polyethylene ou polypropylene. Ces gestes, multipliés à l’échelle collective, peuvent limiter l’ampleur du problème.

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