Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté dimanche dans les rues de Budapest accusant le Premier ministre hongrois Viktor Orban d'organiser de coûteuses consultations de la population, avec des fonds publics, à des fins partisanes.
Hausses d'impôts envisagées
Le gouvernement nationaliste hongrois prévoit de lancer une consultation publique sur la fiscalité en octobre, après qu'un site proche du pouvoir a affirmé que l'opposition envisage des hausses d'impôts si elle arrive au pouvoir à l'occasion des législatives de 2026.
Le parti TISZA de l'opposant conservateur Peter Magyar, en tête dans les sondages, a démenti avoir de tels projets et accuse M. Orban de propager des mensonges avant le scrutin.
Des consultations régulières
Viktor Orban diffuse régulièrement des consultations, qui prennent la forme de questionnaires formulés, selon l'opposition, de façon suggestive et visant à donner l'impression d'un soutien populaire à ses politiques.
Envoyés par la poste, ces courriers sont accompagnés de publicités diffusées à la télévision, sur internet ou sur des affiches dans l'espace public.
Plus de 50'000 manifestants
La manifestation de dimanche a rassemblé quelque 50'000 personnes sur la place des Héros, dans le centre monumental de Budapest, selon les organisateurs. Les autorités n'ont pas donné d'estimation de la participation dans l'immédiat.
Un ballon en forme de zèbre flottait au-dessus de la foule, symbole du style de vie luxueux de l'élite dirigeante depuis que des équidés africains ont été photographiés paissant près du manoir familial des Orban à la campagne.
Des campagnes pour dévier le débat public
«Je rêve vraiment, vraiment, du jour où je n'aurai plus à me sentir anxieuse dans la vie quotidienne, à cause de la politique et de ces publicités qui nous entourent constamment sur YouTube et dans la rue», a témoigné Sara Lindner, 26 ans, une enseignante spécialisée.
Ces campagnes de consultation massives, organisées selon l'opposition pour faire dévier le débat public et ne pas évoquer les grandes questions de politique générale, sont menées avec les fonds de l'Etat.
Tentative de referendum
La dernière en date, visant à conforter le veto de Viktor Orban à l'ouverture des négociations d'adhésion entre l'Union européenne (UE) et l'Ukraine, avait coûté 27,7 millions d'euros selon les données obtenues par l'hebdomadaire HVG. Viktor Orban nie qu'il s'agisse de propagande et dit vouloir simplement donner régulièrement la parole à la population.
L'organisateur de la manifestation, une compagnie théâtrale, tente d'organiser un référendum proposant leur interdiction. Il doit pour cela faire valider son initiative par le bureau national des élections et, s'il y parvient, recueillir ensuite 200'000 signatures au sein du corps électoral.