Les célébrités ont déferlé lundi sur les marches de l'extravagant gala du Metropolitan Museum de New York, marqué cette année par un thème qui résonnait particulièrement avec l'actualité: la mode à travers les diasporas noires aux Etats-Unis.
Comme chaque premier lundi du mois de mai, des foules de fashionistas ont patienté de longues heures sur les trottoirs bordant le prestigieux musée de la 5e avenue de Manhattan, adossé à Central Park, pour espérer capter une image de star sur leur smartphone.
Mais tous n'ont pas eu la chance de pouvoir se rendre à New York pour cette grande manifestation. Mais pas de panique: Blick, avec l'aide de l'AFP, vous dit tout ce qu'il faut savoir de l'événement pour pouvoir le vivre (presque) comme si vous y étiez. Une grosse news, des stars d'une classe absolue et une thématique lourde de sens: voici tout ce qu'il faut retenir du Met Gala 2025.
L'annonce surprise Rihanna
La chanteuse et créatrice Rihanna a attendu le Met Gala pour révéler qu'elle attendait un troisième enfant avec le rappeur A$AP Rocky. L'artiste s'est d'abord mise en scène sur Instagram marchant au milieu des voitures à New York, le ventre arrondi bien visible, vêtue d'un ensemble bleu layette, un portrait diffusé par le photographe Miles Diggs.
Quelques instants plus tard, le père de ses deux premiers enfants, le rappeur A$AP Rocky a confirmé l'heureux événement sur le tapis rouge du gala du Metropolitan Museum, l'événement mondain annuel à la croisée de la mode et de la philanthropie où défilent les stars dans des tenues extravagantes. «Merci, merci, merci. Je suis heureux que tout le monde soit content pour nous, parce que nous sommes vraiment heureux», a-t-il ajouté.
Le rappeur est l'un des co-présidents de cette édition du Met Gala. Rihanna avait déjà fait sensation en 2023 lors du Super Bowl, la finale du championnat de football américain, en affichant son ventre rond sur scène lors du concert de la mi-temps, pour annoncer sa deuxième grossesse. La chanteuse de la Barbade est devenue une femme d'affaires milliardaire en lançant ses marques de maquillage, lingerie et haute couture.
Teyana Taylor, première sensation
Avant cette annonce fracassante, l'actrice et musicienne Teyana Taylor a été l'une des premières stars à éblouir ces «Oscars de la mode» en posant dans une tenue aux détails sans fin. Canne à la main, chapeau à plume sur la tête, elle s'est affichée avec un costume rehaussé de chaînes en argent sur un gilet cintré à boutons, le tout sous une impressionnante cape rougeoyante où figurent des roses.
Les coprésidents réussissent leur entrée
La grande prêtresse de l'événement, la directrice de Vogue Anna Wintour, est arrivée, tout comme certains des coprésidents de l'édition 2025: l'acteur Colman Domingo, dont la cape bleu roi à col blanc rend hommage à feu André Leon Talley – le premier directeur créatif afro-américain chez Vogue, le pilote de Formule 1 Lewis Hamilton en costume crème impeccable assorti à son béret et diamants éclatants, ou encore l'artiste Pharrell Williams, aujourd'hui créateur chez Louis Vuitton, qui porte une veste blanche courte incrustée de perles.
Au pied des marches, ils ont écouté un choeur entonnant la chanson «Ain't No Mountain High Enough» rendue célèbre par Marvin Gaye et Tammi Terrell.
Des légendes du sport et du cinéma
Parmi les invités ayant marqué l'édition figurent la championne de gymnastique Simone Biles et la sprinteuse Sha'Carri Richardson, aux côtés du cinéaste et fan des «Knicks» Spike Lee, mais aussi de la nouvelle étoile du rap Doechii. En revanche, la légende du basket-ball LeBron James, qui avait le titre de président d'honneur du gala, a déclaré forfait, à cause d'une blessure au genou.
Donald Trump en toile de fond
Comme d'habitude, le thème de la soirée a coïncidé avec la grande exposition du Costume Institute du Metropolitan Museum: cette année, le Met promettait une exploration de la mode américaine depuis le XVIIIe siècle à travers les styles vestimentaires d'abord imposés aux populations noires aux Etats-Unis et en Europe, mais que ces dernières se sont réappropriés et ont réinventés.
A l'image du dandysme noir, une esthétique héritée de l'esclavage devenue synonyme d'élégance et d'émancipation. L'exposition, préparée depuis des mois, s'inscrit dans la quête de diversité des institutions culturelles américaines, cinq ans après l'immense vague de protestation antiraciste du mouvement «Black Lives Matter» après la mort d'un Afro-américain, George Floyd, tué par la police.
Mais elle a pris une dimension particulière au moment où Donald Trump, revenu au pouvoir, supprime les fonds fédéraux à toute initiative de promotion de la diversité, qu'il fustige comme une dérive «woke» affaiblissant la méritocratie. «Il est évident que cette exposition a été planifiée il y a de nombreuses années et que nous ne savions pas ce qui se passerait dans l'arène politique, mais elle prend une nouvelle importance et une nouvelle raison d'être», a souligné à l'AFP Anna Wintour.
Histoire et une culture à célébrer
Lorsque le thème avait été annoncé en octobre dernier, Pharrell Williams, dont la marque sponsorise l'exposition du «Costume Institute», avait souligné l'importance de célébrer les cultures issues de l'esclavage, qui hante toujours la société américaine.
«Nous sommes les survivants de ce que sont peut-être les pires épreuves jamais subies par un groupe d'êtres humains, et non seulement nous avons survécu, mais nous avons porté la musique, la culture, la beauté et un langage universel à travers un océan et quatre siècles», avait-il lancé. «C'est ce que le Met Gala célèbrera: nous, nos talents, notre histoire, notre gastronomie, notre résilience et notre beauté, notre style et notre force», avait-il ajouté.
Le gala et sa montée des marches sont l'un des événements les plus sélectifs de la planète, qui a pour vocation de financer le «Costume Institute». Cette année, la fête devrait rapporter 31 millions de dollars, a dévoilé lundi le directeur général du Met Max Hollein. Selon le «New York Times», la place au dîner coûte 75'000 dollars, 350'000 pour une table.