Le Venezuela a retiré les licences des six compagnies aériennes ayant suspendu leurs vols vers le pays après un avertissement lancé par les Etats-Unis en raison de l'activité militaire dans la région, a annoncé mercredi son Institut national de l'aviation civile (Inac).
Les compagnies espagnole Iberia, portugaise TAP, colombienne Avianca, brasilo-chilienne Latam, brésilienne GOL et turque Turkish Airlines sont sanctionnées «pour s'être jointes aux actes de terrorisme d'Etat promu par le gouvernement des Etats-Unis en suspendant unilatéralement leurs opérations aériennes commerciales», a écrit l'Inac sur son compte Instagram.
Le 21 novembre, l'Administration fédérale de l'aviation américaine (FAA) avait exhorté les aéronefs survolant l'espace aérien vénézuélien à faire preuve d'une extrême prudence en raison de la dégradation de la situation sécuritaire et de l'intensification des activités militaires au Venezuela et dans ses environs. A la suite de quoi plusieurs compagnies aériennes avaient suspendu leurs vols.
Dernier ultimatum
Lundi, les autorités vénézuéliennes avaient adressé un ultimatum à ces compagnies, leur donnant 48 heures pour reprendre leurs opérations sous peine de retrait de leurs licences leur permettant de desservir le pays. Cet ultimatum a expiré mercredi à midi (16H00 GMT) sans qu'aucune des compagnies visées n'ait obtempéré.
Les Etats-Unis ont déployé dans les Caraïbes le plus grand porte-avions du monde, l'USS Gerald R. Ford, et son groupe aéronaval, officiellement pour des opérations antidrogue. Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, dénonce ce déploiement comme une menace visant à le renverser et à s'emparer des réserves de pétrole du pays.
Depuis septembre, les forces américaines ont ciblé plus de 20 navires soupçonnés de trafic de drogue dans la mer des Caraïbes et le Pacifique Est, faisant au moins 83 morts. Donald Trump souffle le chaud et le froid sur la possibilité de frappes sur le territoire vénézuélien. Le président a autorisé des actions clandestines de la CIA au Venezuela et rappelé qu'il n'excluait pas une intervention militaire, tout en assurant qu'il allait parler avec Maduro.