Poutine s'enthousiasme pour le missile Burewestnik
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«Une portée illimitée»:Poutine s'enthousiasme pour le missile Burewestnik

Symbole des ambitions russes
Le «Tchernobyl volant» de Poutine, un redoutable nouveau missile nucléaire

Le nouvel «oiseau tempête» de Vladimir Poutine peut atteindre des cibles à des milliers de kilomètres grâce à la propulsion nucléaire. L'arme est considérée comme invisible mais les experts y voient un signal inquiétant, en relativisant sa force de frappe.
Publié: 27.10.2025 à 08:30 heures
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Dernière mise à jour: 27.10.2025 à 08:36 heures
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Poutine a confirmé l'achèvement des tests d'une nouvelle super-arme nucléaire.
Photo: keystone-sda.ch
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Daniel Macher

La Russie a déclaré avoir franchi une étape importante dans le développement de son missile de croisière à capacité nucléaire Bourevestnik. Le président Vladimir Poutine a souligné la puissance militaire de la Russie lors d'une réunion avec l'état-major dans un centre de commandement situé dans un lieu inconnu. 

Dans une vidéo publiée par le Kremlin, il a fait l'éloge de l'arme en la qualifiant de «produit unique que personne d'autre au monde ne possède», et a demandé la mise en place de l'infrastructure nécessaire pour que le Bourevestnik soit désormais officiellement introduit dans les forces armées.

Le test du missile nucléaire à longue portée a eu lieu dans le cadre des dernières manœuvres des forces nucléaires russes le 21 octobre. Le général Valery Guerassimov a indiqué que le missile avait parcouru environ 14'000 kilomètres et était resté en l'air pendant 15 heures. La Russie aurait ainsi achevé la phase décisive précédant le déploiement. Poutine est apparu en uniforme devant les caméras et a de nouveau souligné «l'invincibilité» de l'arme.

Grande portée et quasiment invisible

Surnommé le «Tchernobyl volant», le Bourevestnik (en français «oiseau-tempête») n'est pas un missile de croisière ordinaire. Sa propulsion à énergie nucléaire doit permettre des vols extrêmement longs, les experts estimant que sa portée maximale peut atteindre 25'000 kilomètres. Avec une altitude de vol basse et une trajectoire irrégulière, il devrait être presque indétectable pour les systèmes de défense aérienne, permettant des attaques surprises dans toutes les directions et contournant les systèmes d'interception existants.

Mais jusqu'ici, les tests du Bourevestnik ont été longs et risqués. Entre 2017 et 2019, le missile de croisière a été testé au moins 13 fois – toutes les tentatives ont été largement infructueuses. Lors d'un test en 2019, une explosion s'est produite, tuant plusieurs personnes et provoquant une forte augmentation des niveaux de radiation dans les régions environnantes.

En 2018, Poutine avait présenté l'arme pour la première fois dans le cadre de ses super-armes stratégiques, et plusieurs tests ont été réalisés depuis.

Un danger pour l'OTAN?

Les experts en armes nucléaires comme Pavel Podvig restent sceptiques. Ils voient plutôt l'utilité de l'arme comme un signal politique: sur le plan militaire, le Bourevestnik n'offre pas d'avantage clair par rapport aux systèmes stratégiques existants. Néanmoins, cette évolution montre que la Russie continue d'investir dans des armes à longue portée qui pourraient potentiellement aggraver la situation sécuritaire mondiale.

La faible détectabilité du Bourevestnik et sa capacité à déjouer les systèmes d’interception en font néanmoins une arme particulièrement redoutable. Il pourrait donc théoriquement servir d'arme surprise en cas de première frappe – un scénario qui inquiète l'OTAN et les pays voisins de la Russie. 

La question de savoir si le missile est réellement opérationnel reste en suspens. Ce qui est sûr, c'est que la Russie démontre ainsi ses ambitions au niveau mondial et envoie un signal clair: elle se tient prête à redéfinir les limites de la dissuasion nucléaire.

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