Des contrôles renforcés sont effectifs depuis jeudi 20h sur «plus d'une dizaine» de points de passage, y compris en montagne, a indiqué vendredi à l'AFP la police française. En cause: le refus de Rome de laisser accoster l'Ocean Viking.
Il s'agit de «contrôler les gares, les axes secondaires notamment près de Menton, mais aussi Sospel ou Breil-sur-Roya, les axes autoroutiers, en particulier l'A8, les sorties, péages et aires d'autoroute», a précisé la Direction générale de la police nationale (DGPN).
Près de 500 policiers et gendarmes supplémentaires vont être mobilisés pour des contrôles sur ces «points de passage autorisés (PPA)», afin de garantir «une sécurisation H24», a-t-on précisé de même source.
Si l'essentiel des axes d'entrée des migrants vers la France sont situés dans les Alpes-Maritimes, «qui concentrent les deux tiers des non-admissions en 2022», selon la DGPN, le renforcement des contrôles «s'étend néanmoins sur plusieurs départements avec les zones de montagne et les différents grands axes internationaux».
Les migrants de l'Ocean Viking
Le dispositif, piloté par la police aux frontières (PAF), comprend des effectifs de la sécurité publique, de maintien de l'ordre (CRS et gendarmes mobiles) et des gendarmes départementaux. Il doit être au complet d'ici à dimanche et est «distinct des policiers mobilisés pour assurer la sécurisation et les escortes des migrants en provenance de l'Ocean Viking», selon la DGPN.
Après trois semaines d'errance à la recherche, vaine, d'un port sûr en Italie, le navire humanitaire Ocean Viking, transportant 230 migrants, est arrivé vendredi matin à quai à la base navale de Toulon, selon la préfecture maritime.
Asile: entretiens dans les 48h
La France veut décider «très rapidement» du sort des migrants, ont fait savoir les autorités françaises. «Un entretien sera organisé dans un délai de 48 heures» avec l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) pour décider de la pertinence de la demande d'asile, a déclaré vendredi matin le directeur général des étrangers (DGEF) au ministère de l'Intérieur, Eric Jalon.
Cet entretien «n'a pas pour objet de statuer sur la demande d'asile, mais de déterminer si celle-ci doit être considérée ou non comme manifestement infondée», a insisté le DGEF. Pour accélérer la procédure, «l'Ofpra a prévu de mobiliser dès ce week-end seize agents pouvant réaliser jusqu'à 90 entretiens par jour», a-t-il déclaré.
«Pour les personnes dont la demande d'asile serait manifestement infondée, qui présenteraient un risque sécuritaire, nous mettrons en œuvre (...) les procédures d'éloignement pour qu'elles regagnent leur pays d'origine», a prévenu M. Jalon. A cette fin, «les contacts ont d'ores et déjà été pris avec les pays de nationalités déclarées.
(ATS)