Sur fond d'échec des négociations
Islamabad se dit prêt à «dialoguer» avec Kaboul

La diplomatie pakistanaise s'est dit prête dimanche à continuer à «dialoguer» avec Kaboul à condition de résoudre des questions sécuritaires qui, selon elle, ont mis fin au dernier cycle de négociations pour une trêve durable entre les deux voisins.
Publié: 15:56 heures
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Le porte-parole du gouvernement taliban tient une conférence de presse par vidéo à Kaboul, en Afghanistan, le 8 novembre 2025.
Photo: keystone-sda.ch

Les deux pays s'étaient retrouvés jeudi à Istanbul pour tenter de concrétiser une trêve approuvée le 19 octobre au Qatar, au terme d'une semaine d'affrontements meurtriers. Mais les discussions se sont terminées dès vendredi, a indiqué dimanche la diplomatie pakistanaise dans un communiqué.

«Au lieu de répondre à la demande essentielle du Pakistan de ne pas autoriser le sol afghan à être utilisé pour perpétrer des attaques contre le Pakistan, le régime taliban a cherché à éviter toute action concrète et vérifiable», a accusé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. «Le régime taliban ne cherchait qu'à prolonger le cessez-le-feu temporaire», a-t-il poursuivi.

«Lors des discussions, la partie pakistanaise a tenté de rejeter toutes les responsabilités concernant sa sécurité sur le gouvernement afghan», a de son côté dénoncé samedi Zabihullah Mujahid, porte-parole du gouvernement taliban, renvoyant à la partie pakistanaise l'échec des négociations. Les médiateurs turcs et qataris n'ont pas commenté.

Souveraineté afghane

Confronté à une résurgence d'attaques contre ses forces de sécurité, Islamabad réclame de son voisin afghan la garantie qu'il arrêtera de soutenir des organisations armées, en tête desquelles les talibans pakistanais (TTP), que Kaboul dément abriter.

Le gouvernement taliban veut que la souveraineté territoriale de l'Afghanistan soit respectée et accuse aussi Islamabad de soutenir des groupes armés contre lui.

Samedi Zabihullah Mujahid a réaffirmé que les autorités talibanes n'avaient aucun lien avec le TTP, arguant que les incidents sécuritaires rencontrés par le Pakistan étaient un problème propre à son voisin et antérieurs au retour des talibans au pouvoir à Kaboul en 2021.

Plus de 70 morts dans des affrontements

En cas d'échec des négociations, chaque partie a mis en garde contre une reprise des hostilités, après des affrontements qui ont fait plus de 70 morts en octobre, dont une cinquantaine de civils afghans selon l'ONU.

Mais samedi, le gouvernement taliban a assuré croire que le cessez-le-feu «tiendra», tout en revendiquant «le droit de se défendre en cas d'attaque».

«Le Pakistan reste déterminé à résoudre les différends bilatéraux par le dialogue mais la principale préoccupation du Pakistan, à savoir le terrorisme émanant d'Afghanistan, devra être traitée en priorité», a de son côté commenté le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

«Le Pakistan a exigé du régime taliban qu'il lui remette ces terroristes. Le régime taliban a refusé à plusieurs reprises, invoquant un manque de contrôle», a-t-il encore dit.

Islamabad accuse aussi les autorités talibanes d'agir avec le soutien de l'Inde, son ennemi historique, dans un contexte de rapprochement entre les deux pays.

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