Un acharnement brutal
Un homme écope de 30 ans de prison pour avoir tué sa compagne de 102 coups de couteau

Un homme de 55 ans a été condamné à 30 ans de prison pour le meurtre brutal de sa compagne à Labry en 2022. La victime avait reçu 102 coups de couteau. Ce féminicide souligne la gravité de la violence conjugale en France.
Publié: 19.09.2025 à 23:07 heures
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Manifestation contre les violences de genre et les féminicides à Toulouse, en novembre 2024.
Photo: IMAGO/NurPhoto
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AFP Agence France-Presse

Trente ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers ont été prononcés vendredi à l'encontre d'un homme de 55 ans accusé d'avoir tué sa compagne de 102 coups de couteau, en 2022, à son domicile de Labry (Meurthe-et-Moselle).

Evoquant l'«acharnement meurtrier» de l'homme à l'encontre de sa compagne, l'avocate générale Sophie Partouche avait requis devant la cour d'assises de la Meurthe-et-Moselle, à Nancy, la peine maximale encourue, à savoir la réclusion criminelle à perpétuité.

Le 1er janvier 2022, le corps de la victime, 56 ans, avait été retrouvé porteur de 102 plaies causées par un couteau à désosser, d'une lame d'une vingtaine de centimètres. Selon les expertises, une dizaine de ces blessures étaient mortelles. Les expertises ont aussi mis en lumière une tentative de strangulation, «comme s'il fallait la faire disparaître complètement. Qu'elle se taise à jamais», a déploré l'avocate de la famille de la victime, Anne Muller.

A la merci de son compagnon

Interpellé dans la foulée, l'accusé avait reconnu les faits en garde à vue, et même évoqué lors de sa première audition qu'il avait dit, en tuant sa compagne, selon lui après une dispute, «c'est trop tard ma chérie, tu vas crever».

Au moment des faits, la relation au sein du couple – qui s'était rencontré quelques mois auparavant – battait de l'aile. Les débats ont permis d'évoquer les disputes fréquentes entre une victime qui cherchait à s'émanciper et un accusé qui l'étouffait.

«La gravité objective des faits est maximale», a insisté Mme Partouche dans ses réquisitions, rappelant que la victime, déjà fragilisée par son état de santé, était «à la merci» de son compagnon, «parce que enfermée chez lui».

De nombreux féminicides en France

Pendant ces trois jours d'audience, l'accusé, arguant de «trous noirs», n'a «pas dit grand-chose, ou très peu», a rappelé la représentante du Ministère public. «J'aimais Muriel, je l'aime toujours», a affirmé l'accusé lorsque la parole lui a été donnée une dernière fois avant que le jury ne se retire pour délibérer.

Il a dit «regretter» son geste et a présenté ses excuses à ses proches. Son client, quinquagénaire, n'est «pas une cause perdue», a plaidé son avocate, Morgane Richard, arguant qu'il avait «les capacités de se remettre en question».

En 2022, 118 femmes ont été tuées en France par leur compagnon ou ex-compagnon.

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