Exécutions publiques
L'Afghanistan rejette les condamnations de l'ONU

Tension entre l'Afghanistan et l'ONU sur les exécutions publiques. La Cour suprême afghane rejette les accusations, affirmant que le principe islamique de 'qisas' ne va pas à l'encontre de la dignité humaine.
Publié: 12.04.2025 à 15:54 heures
|
Dernière mise à jour: 28.04.2025 à 12:21 heures
Partager
Écouter
Les exécutions publiques se déroulent devant les yeux de dizaines de milliers de spectateurs réunis dans des stades par les autorités talibanes en Afghanistan.
Photo: AFP

La Cour suprême afghane a dénoncé samedi des accusations «injustes» après que l'ONU s'est dite «indignée» par les quatre exécutions publiques menées la veille, le plus grand nombre en un seul jour depuis le retour au pouvoir des talibans.

«Aucune partie étrangère n'a le droit d'interférer dans notre loi islamique», dit la Cour dans un communiqué. «Ce rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme qui dit que le principe islamique de «qisas» (la loi du talion, NDLR) va à l'encontre de la dignité humaine est injuste et surprenant», poursuit le texte.

«A l'encontre de la dignité humaine»

Vendredi soir, à l'issue d'une journée au cours de laquelle l'Afghanistan a exécuté quasiment autant d'hommes que durant les trois années passées, le Haut-Commissariat s'était dit «indigné». «La peine de mort va fondamentalement à l'encontre de la dignité humaine» et «les autorités de facto en Afghanistan doivent instaurer un moratoire sur l'application de la peine de mort», a-t-il réclamé sur X.

Human Rights Watch (HRW) a dénoncé ces exécutions comme des «violations graves du droit international en matière de droits humains».

«Elles sont un rappel à la communauté internationale (...) pour qu'elle mette en place immédiatement un mécanisme indépendant pour faire rendre des comptes aux auteurs de ces pratiques illégales qui ont cours en Afghanistan», a déclaré à l'AFP Fereshta Abbasi, en charge de l'Afghanistan au sein de l'ONG.

Depuis le retour au pouvoir des autorités talibanes à l'été 2021, dix hommes ont été exécutés par balles dans diverses provinces du pays. A chaque fois sous les yeux de dizaines de milliers de spectateurs réunis dans des stades à l'appel des autorités locales.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la