Dans l'impasse
Le Parlement kosovar échoue, pour la 30e fois, à élire un président

Le Parlement au Kosovo a échoué mercredi pour la trentième fois à élire un président, empêchant ainsi la formation d'un nouveau gouvernement plus de quatre mois après les élections législatives du 9 février.
Publié: 11.06.2025 à 16:26 heures
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La formation du premier ministre sortant Albin Kurti, avec 48 sièges sur 120, n'a pas obtenu de majorité absolue et ne parvient pas à trouver de partenaire de coalition (Photo prétexte).
Photo: Vlasov Sulaj
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ATS Agence télégraphique suisse

Pour la trentième fois, le Parlement du Kosovo a échoué mercredi à élire un président, bloquant ainsi la formation d’un nouveau gouvernement plus de quatre mois après les législatives du 9 février. La vie politique kosovare est bloquée depuis les élections remportées par le parti au pouvoir Vetevendosje («Autodétermination» - VV, centre gauche). La formation du premier ministre sortant Albin Kurti, avec 48 sièges sur 120, n'a pas obtenu de majorité absolue et ne parvient pas à trouver de partenaire de coalition.

Conséquence: le Parlement issu des législatives se réunit tous les deux jours et échoue à chaque fois à élire son ou sa présidente, la loi imposant la tenue de sessions parlementaires toutes les 48 heures jusqu'à l'élection de la personne présidant le Parlement. Sans président du Parlement, aucun gouvernement ne peut être formé pour gouverner cette ancienne province serbe à majorité albanaise qui a proclamé en 2008 son indépendance, jamais reconnue par Belgrade.

Une impasse

Bien que le Premier ministre sortant se soit exprimé en faveur de la nomination de l'ancienne ministre de la Justice Albulena Haxhiu au poste de présidente du Parlement, aucune majorité de 61 voix n'a pu être atteinte en raison du refus des partis d'opposition de participer au vote. Jeudi dernier, un nouveau revers s'est produit: les membres du Parlement n'ont pas réussi à s'accorder sur la tenue d'un vote à bulletin secret, comme le proposait le parti VV. Faute de quorum, la séance a été suspendue.

Face à cette impasse, le dirigeant de la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), Lumir Abdixhiku, a proposé la création d'un gouvernement d'unité nationale transitoire. «Il n'y a ni assemblée fonctionnelle, ni gouvernement opérationnel, ni représentation légitime», a-t-il souligné.

Un processus infini?

La session entamée le 15 avril par le Parlement ne pourra se terminer qu'avec l'élection pour la présidence, ainsi que celles de trois vice-présidents et des groupes parlementaires. Théoriquement, cela veut dire que le processus pourrait continuer indéfiniment. Ces délais pourraient coûter des millions d'euros d'aide de l'UE au Kosovo, retardant notamment la ratification d'accords d'aide européenne, privant le pays d'un accès à près de 883 millions d'euros en prêts et subventions.

L'Union européenne a imposé en 2023 des sanctions au Kosovo, notamment la suspension de l'Accord de stabilisation et d'association, l'exclusion du Kosovo des réunions de haut niveau (sauf celles liées au dialogue avec la Serbie facilité par l'UE) et le gel de financements.

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