Il laisse derrière lui un fils de 2 ans
Un tragique accident emporte un jeune Suisse au Kosovo, sa sœur témoigne

A 29 ans, Leonard Avdylia avait déjà réussi sa vie: une carrière prometteuse, une famille soudée et un fils de deux ans. Jusqu'à ce qu'un tragique accident emporte ce jeune Suisse. Sa sœur Leonita témoigne de sa douleur pour Blick. «Je l’aimais profondément.»
Publié: 28.04.2025 à 11:04 heures
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Leonard Avdyli, jeune suisse de 29 ans, est mort dans un terrible accident de voiture au Kosovo. Sa sœur Leonita a mis des photos à disposition de Blick.
Photo: DR
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Qendresa Llugiqi

Leonita Avdyli se remémore avec nostalgie la soirée du 17 avril dernier. Ce soir-là, la jeune femme de 25 ans originaire de Thoune, dans le canton de Berne, passe du temps avec son frère Leonard, de quatre ans son aîné. Ils échangent des paroles profondes au cours d'une très longue conversation. Un souvenir tendre devenu douloureux pour elle: «Je ne savais pas que ce serait notre dernier moment ensemble», confie-t-elle à Blick.

Quelques jours plus tard, le dimanche 20 avril, un terrible accident de voiture arrache en effet Leonard Avdyli à la vie. Le jeune Suisse laisse derrière lui un fils de deux ans et toute une famille brisée par le chagrin.

Ce dimanche-là, Leonard est au Kosovo, pays d'origine de ses parents, où il passe un week-end prolongé pour assister au mariage d'un ancien collègue de travail. Leonard passe une belle soirée en compagnie de sa petite amie. Mais sur le chemin du retour, près de la capitale Pristina, le drame survient: «Leonard a été éjecté du véhicule, il est décédé sur place, vers 4h30 du matin», raconte sa sœur. Sa compagne est grièvement blessée, mais elle survit.

Dans les heures qui suivent, Leonita reçoit un appel de son autre frère, qui lui annonce la terrible nouvelle. «J'étais sous le choc. Je ne pouvais et je ne voulais pas y croire.»

«Nous étions des âmes sœurs»

Aujourd'hui, il ne lui reste que la tristesse, le vide, la peur. Mais aussi une multitude de souvenirs d'un homme qui représentait pour elle bien plus qu'un simple frère. «Il était mon repère, mon refuge, mon plus grand modèle, une âme pleine de courage, de visions et de bonté», dit-elle.

Le frère et la sœur partageaient un lien unique: «Nous étions des âmes sœurs. Quand nous ne pouvions pas nous voir, nous nous appelions au moins une fois par jour.» Leonard s'intéressait profondément à la vie de Leonita. «Il me confiait aussi ses pensées et ses inquiétudes. C’était la première personne que j’appelais, que ce soit pour partager une joie ou chercher du réconfort. Toujours.»

Leonita admirait aussi son frère pour son caractère. Il avait un «sens de la justice profondément ancré en lui», explique-t-elle. «Il ne supportait pas que les gens soient traités injustement. Il avait cette attitude naturelle de considérer les gens d'égal à égal, indépendamment de leur origine, de leur statut ou de leurs opinions.» Elle l'assure: «C'était un homme serein. Il avait un cœur énorme.»

Luis, 2 ans et privé de papa

Seulement voilà, ce cœur ne bat plus. Et aujourd'hui, Leonard manque à tout le monde: Leonita Avdyli, ses autres frères et sœurs, ses parents et bien sûr... le petit Luis. «Leonard laisse derrière lui un fils de deux ans. Luis est notre plus grand trésor», confie Leonita. Luis grandira sans père. Il ne sera pas accompagné par son papa lors de son premier jour d'école. Il ne verra jamais un match de football avec lui.

Leonard Avdyli adorait son fils, raconte encore Leonita: «Même lorsqu'il était épuisé par le travail, il prenait toujours le temps d’être pleinement présent pour Luis. Il était père dans l’âme.» 

Une carrière très prometteuse

Sa carrière aussi était prometteuse. Diplômé d'un Master en Business Innovation à l’Université de Saint-Gall (HSG), Leonard s'était construit tout seul, raconte sa sœur: «Depuis ses études, il a tout financé par ses propres moyens. Il travaillait à côté de ses cours, faisait des sacrifices, mais n'a jamais baissé les bras.»

Plus tard, il a fondé deux entreprises. «Avec la seconde, il rêvait de bâtir un pont entre la Suisse et le Kosovo, pour offrir des opportunités aux jeunes dans les domaines de l’informatique et du développement de logiciels.»

«La meilleure personne de ma vie»

Leonard ne consacrait pas uniquement son temps à sa carrière. Il veillait aussi à son bien-être physique. «Il était très sportif, aimait la nature et sortait souvent faire du vélo», raconte sa sœur. Il était persuadé qu’il vivrait jusqu’à 100 ans, ajoute-t-elle. «Il s'était fixé pour objectif de gravir le Niesen (ndlr: un célèbre sommet bernois bordant le lac de Thoune), même à 85 ans.»

Mais Leonard avait aussi une facette plus calme: «Il lisait beaucoup, tenait un journal intime, aimait lire le journal et jouer aux échecs.» Toutes ces images de son frère, Leonita Avdyli les gardera précieusement dans son cœur et dans sa mémoire. Elle se souviendra pour toujours des beaux moments partagés avec son frère et ami. «Tout reste», clame-t-elle.

Son plus beau souvenir? «Impossible de choisir. Il y en a trop. Voyager avec lui, jouer au tennis, nos discussions profondes, nos éclats de rire, nos escapades improvisées.» Tout simplement: «La vie avec lui: chaque seconde était précieuse.»

Elle insiste: «Il était la plus belle personne de ma vie. Je l’aime tellement.» Et Leonita d'adresser un dernier message à son frère: «Tu resteras à jamais dans mon cœur. Je t’aime, Leo. Et tu me manques infiniment.»

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