Un responsable local et cinq policiers ont été tués ces dernières 24 heures au Pakistan, dans deux attaques qui se sont déroulées dans une province frontalière de l'Afghanistan touchée par un regain de violences, ont indiqué mercredi des sources policières à l'AFP.
Mercredi, «trois policiers ont été tués et deux autres blessés dans l'explosion d'un engin explosif improvisé visant un véhicule de police» dans un district de la province montagneuse du Khyber-Pakhtunkhwa (nord-ouest) qui borde l'Afghanistan, a déclaré à l'AFP Ali Hamza, un officier de police. L'attaque n'a pas été revendiquée à ce stade.
La veille, dans la même province, «un responsable local et deux policiers avaient été tués et trois personnes blessées» lorsque le véhicule dans lequel ils se déplaçaient a été visé par des coups de feu, a indiqué à l'AFP Kamal Khan, un responsable de la police locale. Cette attaque avait été revendiquée par une faction des talibans pakistanais (TTP).
Augmentation des victimes civiles
Le Pakistan connaît une recrudescence d'attaques depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan à l'été 2021, principalement dans le Khyber-Pakhtunkhwa mais aussi dans le sud-ouest du Baloutchistan, frontalier de l'Afghanistan et de l'Iran.
En novembre, le pays a «connu 97 attaques terroristes contre 89 en octobre», avec une forte hausse des attentats-suicides», et «une augmentation de 80% du nombre de victimes civiles», rapporte le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité d'Islamabad.
Islamabad accuse inlassablement Kaboul d'abriter des groupes armés, en tête desquels le TTP, qui traversent la poreuse frontière pour entrer au Pakistan et y mener des attaques principalement dirigées contre ses forces de sécurité, ce dont se défend le gouvernement taliban.
Le 11 novembre, dans une rare attaque dans la capitale, un attentat à la bombe devant un tribunal avait fait 12 morts et des dizaines de blessés. Elle avait été revendiquée par une faction des talibans pakistanais (TTP) et orchestrée depuis l'Afghanistan, selon Islamabad, qui a arrêté quatre suspects.
Trêve fragile
Les relations entre le Pakistan et l'Afghanistan, envenimées par ces questions sécuritaires récurrentes, se sont fortement détériorées ces derniers mois jusqu'à se transformer en affrontement armé à la mi-octobre. Les heurts avaient principalement eu lieu à la frontière mais la confrontation avait aussi débordé jusqu'à Kaboul, touchée par des explosions attribuées par Islamabad à des «frappes de précision».
Les deux pays voisins sont convenus d'une trêve, fragile, dont ils ne sont pas parvenus à préciser les contours malgré plusieurs cycles de négociations, bloquant sur des questions sécuritaires. Ils avaient menacé de répliquer en cas d'attaque sur leur sol. L'année 2024 a été la plus meurtrière pour le Pakistan en près d'une décennie, avec plus de 1600 morts dans ces violences.