Le guérillero le plus recherché de Colombie, connu sous le nom d'Iván Mordisco, a menacé dans une vidéo diffusée mardi de perturber l'élection présidentielle prévue en 2026 dans le pays. La raison évoqué est les bombardements ordonnés par le président Gustavo Petro contre son groupe armé.
Sous la pression des Etats-Unis qui exigent plus d'actions contre le trafic de drogue, le président colombien a intensifié son offensive contre les groupes armés avec des bombardements qui ont fait au moins 28 morts la semaine dernière, dont des mineurs. Iván Mordisco, chef en fuite d'une faction dissidente de l'ex-guérilla des Farc, a qualifié ces bombardements de «déclaration de guerre» de la part de Gustavo Petro.
Amaigri et entouré de deux hommes armés en uniforme dans la jungle, il a prévenu de répercussions sur l'élection de l'année prochaine, qui désignera le successeur du premier homme de gauche au pouvoir dans le pays. «Nous voulions que le processus électoral de 2026 se déroule avec le moins de traumatisme possible, mais face à l'avancée de camps bellicistes, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre position pour défendre les territoires», a-t-il déclaré.
Une complaisance avec les Américains «avides du sang»
Le président lui-même et les autorités ont reconnu qu'au moins 15 mineurs avaient été tués dans quatre bombardements depuis août, déclenchant l'indignation dans le pays. Les actes de Gustavo Petro démontrent «une complaisance avec les Américains avides du sang des enfants colombiens», a dénoncé Iván Mordisco.
Le gouvernement offre une récompense d'un million de dollars pour ce chef guérillero, dont la faction dissidente rejette l'accord de paix de 2016 ayant abouti au désarmement des ex-Farc. Elle contrôle la production de cocaïne dans plusieurs régions du pays et ordonne régulièrement des attentats à l'explosif meurtriers.
La route vers les élections de 2026 est déjà marquée par l'assassinat du sénateur de l'opposition Miguel Uribe, décédé en août après deux mois d'hospitalisation. Le président voit derrière cet assassinat un groupe de narcotrafiquants et de guérilleros, dont Iván Mordisco.