Friedrich Merz loue l'exemple helvétique
«Nous travaillons 200 heures de moins que les Suisses!»

Le chancelier Friedrich Merz critique sévèrement l'éthique de travail allemande. Dans une interview, il appelle les Allemands à prendre exemple sur les Suisses. Il demande plus de productivité et des horaires de travail plus longs afin de relancer l'économie.
Publié: 02.09.2025 à 14:38 heures
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Le chancelier allemand Friedrich Merz loue l'éthique de travail des Suisses.
Photo: IMAGO/Political-Moments
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Patrik Berger

Le chancelier allemand Friedrich Merz n’a pas vraiment pu profiter de ses vacances. Trop de dossiers brûlants accaparent son attention: droits de douane punitifs imposés par Donald Trump, guerre en Ukraine ou encore conjoncture fragile en Allemagne. Sur le plan intérieur, l’économie inquiète particulièrement. Au printemps, elle s’est contractée plus fortement que prévu, avec une baisse du produit intérieur brut (PIB) de 0,3% sur un an. Les investissements étrangers se font rares et le commerce extérieur souffre, en partie à cause des tensions avec les Etats-Unis.

Friedrich Merz doit répondre à des questions pressantes. Dimanche, lors du grand entretien d’été mené par Diana Zimmermann sur la chaîne de télévision allemande ZDF, il a insisté sur la nécessité de relancer l’économie allemande. Pour lui, la Suisse est un exemple à suivre, notamment par son éthique de travail. «Nous avons l’un des taux de maladie les plus élevés de toute l’Europe», a-t-il dénoncé. «Nous travaillons 200 heures de moins que les Suisses», a-t-il ajouté, ce qui représente environ quatre heures de moins par semaine.

«Nous devons devenir plus productifs»

Le chancelier allemand a averti dimanche que l'Allemagne vivait depuis des années au-dessus de ses moyens. Il a plaidé pour une réforme du revenu citoyen et rappelé que, malgré trois millions de chômeurs, des centaines de milliers d’emplois restent vacants. «La productivité en Allemagne n’a pas augmenté depuis dix ans», a-t-il souligné, avant de conclure: «Nous devons nous améliorer. Nous devons être plus efficaces, plus productifs. Et travailler davantage.»

L’éloge de l’ardeur au travail suisse trouve un écho jusque dans les chiffres. Après l’Islande, les hommes suisses affichent la durée de vie active la plus élevée d’Europe. Ils travaillent en moyenne plus de 10'000 heures de plus que leurs homologues masculins en Autriche, en France ou en Italie.

Cette conclusion émane d’une analyse de Daniel Lampart, économiste en chef de l’Union syndicale suisse, basée sur les données de l’Office fédéral de la statistique et d’Eurostat. Selon lui, au cours de sa vie, un homme suisse consacre en moyenne 71'912 heures au travail. En Allemagne, ce chiffre tombe à 62'152 heures. Les Français (57'226 heures) et les Italiens (56'499 heures) travaillent encore moins. Pas étonnant, dès lors, que cette comparaison fasse réagir Friedrich Merz.

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