Une proprio est désemparée
Malgré la crise du logement, une Zurichoise n'arrive pas à louer son 4 pièces

A Zurich, il est très difficile de trouver un logement. Mais une propriétaire ne parvient pas à louer son bien, idéalement situé. Pourtant, le loyer de son 4 pièces n'est que de 3'850 francs. Elle témoigne.
Publié: 11.10.2025 à 21:09 heures
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Dernière mise à jour: 11.10.2025 à 21:24 heures
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Depuis mars 2025, une propriétaire zurichoise a publié des annonces pour louer son appartement.
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Dorothea Vollenweider

Karin S.* ne comprend plus rien. Depuis plus de six mois, cette propriétaire ne parvient pas à louer son appartement dans un quartier résidentiel très convoité de Zurich. En ces temps de pénurie de logements, la déclaration de la quadragénaire a de quoi surprendre: «Je ne trouve tout simplement pas de nouveaux locataires pour mon appartement de quatre pièces à Zurich.» Pourtant, le taux de logements vacants dans la ville est de 0,1%. Cela signifie qu'il n'y a que quelque 235 appartements qui ne sont pas occupés. En d'autres termes, une véritable crise du logement.

En règles générales, les appartements vacants partent à la vitesse de l'éclair. C'est du moins ce que l'on pourrait croire. Mais pas celui de Karin. Depuis mars 2025, elle met des annonces pour louer son bien, un appartement de quatre pièces avec une surface habitable de 130 mètres carrés.

Le loyer mensuel de 3'850 francs, charges comprises, est pourtant inférieur au loyer moyen du quartier huppé zurichois. Il s'agit d'un duplex avec cheminée et balcon, réparti sur deux étages. Il n'y a cependant pas d'ascenseur. Mais la propriétaire a quelques exigences. Elle ne souhaite pas louer son appartement à plus de deux personnes, ou alors à un couple avec un seul enfant. De plus, les animaux domestiques ne sont pas autorisés.

Quelques problèmes

Sur le marché zurichois du logement, où les prix sont élevés, de tels appartements sont en général très prisés. Mais la recherche de nouveaux locataires est extrêmement coûteuse, explique Karin. La propriétaire a publié des annonces sur les grands portails immobiliers suisses : ImmoScout24, Homegate et Flatfox. Pour pouvoir rejoindre ces sites, les bailleurs doivent souscrire un abonnement. Or, les prix de ces abonnements ont fortement augmenté ces dernières années. Et le service laisse à désirer, estime la quadragénaire.

Elle se plaint de différents dysfonctionnements. La propriétaire ne pouvait parfois pas entrer en contact avec les personnes intéressées, que ce soit par e-mail ou par téléphone. Sur Flatfox, l'annonce publiée ne s'affichait parfois pas parmi les résultats de recherche dans ce quartier, bien que l'appartement y soit situé.

Autre problème: les annonces qui ne sont pas récentes descendent rapidement en bas des propositions, si bien que, au bout d'une semaine, plus personne ne les voit. Selon Karin, si l'on souscrit à l'abonnement le moins cher de Homegate, des individus peu sérieux s'annoncent. Les adresses email sont toujours les mêmes. «Je me demande parfois si les messages que je reçois ne sont pas générés par ordinateur.»

Des faux profils?

«J'ai signalé ces problèmes à plusieurs reprises aux différentes plateformes», explique la propriétaire. Mais les réponses ne sont pas satisfaisantes. On lui a par exemple dit qu'elle devait prendre une extension d'abonnement – payante – si elle désirait passer à nouveau son annonce.

Problème suivant: les personnes qui se disent intéressées à visiter l'appartement sont très peu fiables. A plusieurs reprises, les locataires potentiels ne se sont pas présentés. Les raisons pour lesquelles les rendez-vous ont été annulés sont à chaque fois peu crédibles. Elle suppose qu'il y a beaucoup de faux profils sur ces sites.

Le phénomène des faux profils n'est qu'une hypothèse. Swiss Marketplace Group (SMG), dont font partie toutes les plateformes immobilières, n'en a en tout cas pas connaissance. Mais il arrive, surtout dans les régions prisées comme Zurich, que des personnes changent d'avis juste avant la visite. «Nous recevons parfois des plaintes d'annonceurs selon lesquelles des personnes ne répondent plus du tout ou annulent à la dernière minute», explique Fabian Korn, porte-parole de la SMG.

Lutte contre les fausses annonces

Flatfox, Homegate et ImmoScout24 doivent actuellement faire face à des tentatives d'escroquerie. De fausses annonces figurent régulièrement sur ces plateformes. La SMG, à laquelle participe également l'éditeur de Blick, Ringier, ne donne pas de chiffres précis en la matière. Mais Flatfox met en garde depuis des semaines sur son site contre des activités frauduleuses.

«Les escrocs ne se découragent pas et trouvent toujours de nouvelles astuces. Nous sommes souvent confrontés à de nouvelles méthodes d'escroquerie contre lesquelles nous avons de la peine à nous défendre», avoue Fabian Korn. C'est un peu le jeu du chat et de la souris. La pénurie de logements à Zurich joue en faveur des escrocs. Ils rendent ainsi la vie difficile non seulement aux personnes à la recherche d'un logement, mais aussi aux personnes désireuses de louer leurs bien, comme Karin.

* Nom modifié

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