Le refus suisse de «l'initiative pour l'avenir» visant à imposer les successions continue de faire réagir, jusque dans le nord de l’Allemagne. En Mecklembourg-Poméranie occidentale, le rejet de l'initiative proposé par les Jeunes socialistes provoque l'incompréhension au sein du parti «Die Linke». Torsten Koplin, directeur parlementaire du groupe de gauche, s’en prend ouvertement à la Suisse dans un message publié en ligne.
Il reproche au pays de céder face aux grandes fortunes. Selon lui, «lorsque quelques centaines de super-riches menacent la Suisse de partir et que tout un pays se prosterne, ce n’est pas de la raison économique, mais une démonstration de chantage politique». Il ajoute que l’Allemagne, qui connaît déjà un impôt sur les successions, «ne se laisse pas extorquer par une mini-élite financière».
Son attaque ne s’arrête pas là. «Nous n’avons pas besoin d’une politique qui capitule devant l’argent ancien, mais d’une politique qui protège les intérêts actuels de notre société, essentiels à sa survie», poursuit-il.
Les riches partent-ils vraiment?
D’après Torsten Koplin et contrairement à la Suisse, l’Allemagne n’a pas à craindre un exode des super-riches. Il affirme qu’ils restent attachés à l’Etat de droit, aux infrastructures et à la disponibilité de spécialistes. Il reprend ainsi l’un des arguments clés avancés en Suisse par les opposants à l’initiative des JS.
Profitant du débat, il réclame même une réforme de l’impôt allemand sur les successions. A ses yeux, «celui qui profite sans sourciller des avantages liés à sa situation géographique doit aussi contribuer équitablement, surtout lorsque des fortunes colossales sont transmises ou offertes».
En Suisse, 21,7% des votants ont soutenu l’initiative. Même chez les Vert-e-s et les socialistes, le consensus n’était pas total. Quatre électeurs de gauche sur dix ont rejeté le texte issu de leur propre camp, comme l’a montré le sondage postélectoral.