Elon Musk s’attaque frontalement au programme des F-35, qualifiant ces avions de combat de «coûteux» et de «tout-en-un inefficace», rapporte la «Sonntagszeitung». Sur sa plateforme X, il déclare que les avions de chasse pilotés sont obsolètes à l’ère des drones et appelle à arrêter «le pire rapport qualité-prix militaire de l’histoire».
Musk, récemment nommé à la tête d’une agence dédiée à l’efficacité gouvernementale étasunienne, pourrait jouer un rôle direct dans les coupes budgétaires du programme américain. Ces déclarations ont ravivé les inquiétudes autour des F-35, notamment en Suisse, où la ministre de la Défense, Viola Amherd, a commandé 36 appareils pour 6 milliards de francs. Le contrat, signé directement avec le gouvernement américain, ne prévoit aucune pénalité en cas de retard ou de problème, un risque inhabituel pour un projet d’une telle envergure.
À Berne, la gauche est d'accord avec Elon Musk
En Suisse, les critiques du milliardaire trouvent un écho à gauche. Depuis des années, certains parlementaires dénoncent le coût exorbitant et les défaillances techniques des F-35, comme l’imprécision des canons, la lenteur des réparations et un système de diagnostic automatique peu fiable, selon un rapport du Pentagone.
La Soleuroise Franziska Roth, conseillère aux États socialiste, estime qu'Elon Musk agit comme «un missile non guidé», mais partage son avis sur les défauts du programme. Elle demande que le Département fédéral de la défense (DDPS) anticipe de possibles coupes budgétaires américaines qui pourraient affecter l’accord suisse.
Pour l'armée, les drones ne suffisent pas
Malgré ces critiques, le DDPS reste ferme: les F-35 sont indispensables pour la défense aérienne et la police du ciel, contrairement aux drones. Le département considère également qu’il n’existe pas d’alternative viable.
Face à la montée des préoccupations, le Parlement suisse exige des réponses. Une doctrine complète sur l’utilisation des drones est en cours d’élaboration et un rapport est attendu pour mi-2025.