Une nouvelle étude alerte
Les Suisse vident leur prévoyance pour acheter leur logement, un risque pour la retraite

Le rêve de devenir propriétaire est très présent dans notre pays. Pour le réaliser, de nombreux Suisses puisent dans leur caisse de pension ou dans leur prévoyance privée. Une nouvelle étude alerte sur les risques pour la retraite.
Publié: 18:44 heures
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En Suisse, plus de la moitié de la population qui n'est pas propriétaire aimerait le devenir.
Photo: imago images/Westend61
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Nathalie Benn

La Suisse est un pays de locataires. Pourtant, le désir d'acquérir un logement est présent chez beaucoup d'entre eux. Plus de la moitié de la population qui n'est pas propriétaire souhaiterait le devenir.

Mais en raison de la hausse des prix de l'immobilier, ce souhait devient de plus en plus difficile à réaliser. En Suisse, une maison individuelle moyenne coûte aujourd'hui environ 1,35 million de francs. Pour sortir une telle somme, de nombreux Suisses ont recours à un financement en particulier. Ils puisent de plus en plus dans leurs comptes de prévoyance, comme le montre une évaluation du portail de comparaison Moneyland.

La prévoyance comme fonds propres

Une analyse de 7500 transactions d'achat réalisées au cours des cinq dernières années conclut que 48% des nouveaux acheteurs utilisent leur 2e pilier pour constituer les fonds propres de leur logement. 36% d'acheteurs utilisent, pour leur part, les fonds de leur 3e pilier. Depuis 1990, les Suisses peuvent utiliser les avoirs de leur 3e pilier pour financer la construction d’un logement. Cette possibilité a été étendue au 2e pilier en 1995.

Selon l'étude, 115'000 francs en moyenne sont retirés du 2e pilier. Environ 70% des fonds disponibles de la caisse de pension sont ainsi investis dans un logement en propriété. En ce qui concerne la prévoyance vieillesse privée, 50'000 francs en moyenne sont ponctionnés. Cela représente 95% des cotisations épargnées.

La pression de recourir à la prévoyance pour le financement d'un logement en propriété est renforcée par les prix de l'immobilier: pour une maison individuelle moyenne, il faut aujourd'hui 270'000 francs de fonds propres et un revenu annuel de 240'000 francs. Une somme qui est largement supérieure au revenu médian d'à peine 160'000 francs, indique l'étude.

Des répercussions à la retraite

Conséquence? Cela crée d'importants manques dans les comptes de prévoyance. Selon l'analyse de Moneypark, le 2e pilier présente en moyenne un déficit de rente d'environ 500 francs par mois. Une étude de Raiffeisen d'avril 2025 montre que seule une personne sur quatre ayant utilisé des fonds issus de la caisse de pension prévoit de les reconstituer avec des versements ultérieurs.

Les personnes concernées remettent donc la question à plus tard. Mais cela crée des problèmes conséquents: selon une étude de Moneypark et Helvetia, près d'un tiers des retraités suisses doivent vendre leur logement en propriété pour partir à la retraite. Et 85% des propriétaires immobiliers âgés de 50 à 65 ans pourraient avoir des problèmes de financement quant à leur hypothèque après leur départ à la retraite.

Pour que le rêve de devenir propriétaire ne tourne pas au cauchemar une fois à la retraire, les auteurs de l'étude Moneypark recommandent une planification conséquente de la prévoyance. Cela implique de rembourser à temps les fonds, de verser chaque année le montant maximal dans le 3e pilier et d'investir les économies d'impôts. En règle générale, il faudrait investir chaque année 2 à 2,5 % du prix d'achat dans des fonds de prévoyance.

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