Chaque année, c’est une nouvelle claque pour les Suisses. Les primes de l'assurance maladie poursuivent leur envolée. Les citoyens consultent plus souvent des médecins et les coûts de la santé s’emballent. Les assurés avec des primes basses sont particulièrement touchés: pour eux, la hausse est encore plus lourde à supporter.
La dernière baisse remonte à 2022, avec un recul de 0,6%. Dès 2024, les primes ont bondi de 8,7%. Entre 2022 et 2026, l’augmentation annuelle moyenne s’élève à 5%. De quoi nourrir l’angoisse des assurés… la spirale va-t-elle se poursuivre?
1000 francs de prime en 2040?
Difficile de le dire avec certitude. Blick a toutefois fait le calcul: à combien pourraient s’élever les primes dans 15 ans? Trois scénarios ont été établis selon différents rythmes de hausse annuelle: un scénario «réaliste» avec 5% de hausse, soit la moyenne des dernières années, un scénario noir à 7%, et un scénario plus favorable limité à 3%.
Le verdict est sans appel. Si les primes progressent au rythme actuel de 5%, la moyenne mensuelle atteindra 778,71 francs en 2040. Avec 7% par an, elle franchira la barre des 1000 francs. Mais ces moyennes restent théoriques. Les offres avantageuses existent, tandis que d’autres sont bien plus coûteuses. L’exercice reste donc une projection, mais rien n’exclut que la tendance se poursuive à ce rythme dans les années à venir.
Des paquets d'allègement
La Confédération tente de freiner cette évolution. Une table ronde avec les acteurs de la santé doit encore cette année aboutir à des économies de 300 millions de francs, a rappelé la conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider lors de la présentation des primes en septembre.
D’autres réformes sont prévues. Dès 2026, le Conseil fédéral fixera de nouveaux objectifs de coûts pour l’assurance de base, impliquant tous les acteurs. Les cantons devront aussi remplir un quota minimal de réduction des primes et débourser environ 470 millions de francs supplémentaires par an.
Le financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires devrait entrer en vigueur dès 2028. Les cantons participeront alors aux soins ambulatoires, ce qui allégera la charge des assurés. Enfin, le deuxième paquet de mesures de maîtrise des coûts doit permettre de nouvelles économies. Mais leur ampleur reste encore floue. Les assurés espèrent que ce ne sera pas une simple goutte d’eau dans l’océan.