Incendie et destruction au restaurant «Della Casa»
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Marche pro-palestinienne:Incendie et destruction au restaurant «Della Casa» à Berne

«Une bande de voyous»
Des milieux politiques s'activent pour une surveillance accrue des «extrémistes de gauche»

Après les débordements à Berne, les milieux politiques s'activent. Le conseiller national du Centre Reto Nause demande une surveillance plus stricte des «extrémistes de gauche» par le service de renseignement.
Publié: 09:07 heures
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Dernière mise à jour: 09:58 heures
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Les dégâts matériels causés par la manifestation non autorisée en faveur de la Palestine samedi à Berne se chiffrent en millions.
Photo: keystone-sda.ch
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Lucien Fluri

18 policiers blessés, des vitres brisées, des millions de dégâts: Samedi, la manifestation non autorisée en faveur de la Palestine à Berne a dégénéré.

Des critiques s'élèvent désormais contre les autorités de la ville. Le conseiller national PLR Christian Wasserfallen reproche au directeur de la sécurité de la ville de Berne, Alec von Graffenried (Vert-e-s), d'avoir communiqué de manière «absolument naïve» en amont de la manifestation. «Il y avait des annonces selon lesquelles la manifestation ne devrait pas se terminer de manière pacifique», déclare Christian Wasserfallen.

Le citoyen de la ville de Berne ne comprend pas la communication d'Alec von Graffenried. «On savait que des personnes violentes allaient venir. Ils se regroupent et font du grabuge». Selon Christian Wasserfallen, il aurait fallu une information claire au préalable, à savoir que la manifestation serait interrompue et que les personnes arrivant sur place seraient immédiatement renvoyées chez elles.

«Depuis des décennies, on ferme les yeux»

Le conseiller national PLR était lui-même dans le centre-ville de Berne samedi. Il aurait déjà vu des personnes issues des milieux d'extrême gauche dans la ville avant la manifestation. «On aurait dû les évacuer dès le début», dit Christian Wasserfallen. La ville de Berne est gouvernée par des personnes profondément enracinées dans les milieux gauche-verts, affirme le conseiller national PLR. «Depuis des décennies, on ferme les yeux».

Le directeur de la sécurité Alec von Graffenried s'est exprimé dimanche lors d'une conférence de presse sur les événements de samedi. Il a souligné que la police était très bien préparée.

Alec Von Graffenried a réfuté avoir agi naïvement. Il est difficile d'interdire une manifestation compte tenu de la situation juridique. «Nous sommes ici dans un champ de tension entre liberté et sécurité», a-t-il déclaré. On ne peut pas interdire aux gens de venir en ville un samedi après-midi. La police ne peut pas non plus contrôler «si quelqu'un va à la Migros» ou se rend à une manifestation.

«Je ne suivrais jamais une telle bande de voyous»

On a également essayé d'entrer en contact avec les organisateurs au préalable afin de pouvoir se mettre d'accord. Cela n'a pas été possible. La manifestation s'est déroulée «exactement comme nous le craignions», a déclaré Alec von Graffenried. «Il ne s'agissait que de violence brute».

Alec Von Graffenried a parlé, en faisant référence aux 5000 personnes présentes à la manifestation, dont le «black bloc», d’un «problème de société global» : «Je ne comprends pas cela. Je ne suivrais jamais une telle bande de voyous.» Les fauteurs de troubles ne viennent pas uniquement de Berne: selon la police, 80% des 536 personnes interpellées et contrôlées venaient d’autres cantons.

Reto Nause demande une surveillance par les services secrets

Reto Nause, du Centre, a lui-même été directeur de la sécurité de la ville de Berne pendant 16 ans et siège aujourd'hui au Conseil national. Il déclare: «Les milieux de gauche extrémistes violents doivent enfin être étroitement surveillés». C'est pourquoi, selon lui, la loi sur le renseignement doit être rapidement adaptée – même contre la volonté de la gauche. Reto Nause veut que les mesures soumises à autorisation, comme les écoutes téléphoniques, soient également étendues aux groupes politiques «extrémistes».

L'objectif: «En surveillant les gens, on pourra leur demander des comptes». Aujourd'hui, le problème est qu'il est souvent impossible de savoir qui est responsable des dommages.

C'est justement en pensant à l'action anonyme que Reto Nause critique les autres participants à la manifestation. «C'est grâce à la quantité de participants à la manifestation que le black bloc peut frapper depuis la masse».

Le service de renseignement sous le feu des critiques

Christian Wasserfallen en est convaincu: «La violence d'extrême gauche est un problème pour la Suisse en termes de politique de sécurité». Il faut maintenant voir au niveau fédéral «comment on peut mettre fin à ce problème». Car les villes ne sont manifestement pas en mesure de le faire.

Le service de renseignement a toutefois été lui-même critiqué pour sa gestion des extrémistes de gauche: L'autorité de surveillance a reproché au service de ne pas utiliser tous les moyens à sa disposition. Les raisons en sont notamment le manque de personnel ou une mauvaise collaboration avec les services de sécurité cantonaux. De plus, la direction serait trop prudente.

Le Service de renseignement avait alors déclaré, dans une prise de position adressée à l’agence de presse Keystone-ATS, qu’il avait renforcé ses capacités dans le domaine de l’extrémisme de gauche et prévoyait un développement supplémentaire. Le fait qu’il renonce, dans certains cas, à utiliser certains moyens, était justifié par des considérations de sécurité.

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