Des manifestants pro-Palestine allument des engins pyrotechniques
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Palais fédéral bouclé:Des manifestants pro-Palestine allument des engins pyrotechniques

Après les violences à Berne
Plaidoyer bernois pour une interdiction des mouvements antifas

Le directeur de la sécurité de Berne, Philippe Müller, condamne la violence lors d'une manifestation pro-palestinienne et appelle à interdire les mouvements antifas.
Publié: 18:38 heures
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Les fauteurs de troubles coupables d'infractions pourraient devoir passer à la caisse pour supporter les frais de la police.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Le directeur de la sécurité du canton de Berne, Philippe Müller, a fermement condamné la «violence d’extrême gauche» survenue lors de la manifestation pro-palestinienne de samedi dans la capitale. Selon lui, il est désormais nécessaire d’interdire les mouvements «antifas» et de durcir les lois afin de mieux sanctionner la participation à des manifestations non autorisées.

Interrogé dimanche par Keystone-ATS, Philippe Müller a expliqué que la police avait à plusieurs reprises sommé les manifestants de se disperser. Certains s’y sont conformés, mais beaucoup ont ignoré les ordres. Actuellement, la participation à une manifestation non autorisée est considérée comme une simple infraction, punie d’une amende. Le directeur de la sécurité estime qu’il faudrait en faire un délit, passible de peines plus lourdes. Cela permettrait en outre, observe-t-il, de retenir plus de 24 heures les fauteurs de troubles et de les placer en détention préventive en cas de soupçon d’infraction.

M. Müller a par ailleurs déclaré avoir aperçu dans le cortège des enfants en bas âge et même des bébés. C'est «irresponsable». De telles situations devraient à ses yeux donner lieu à un signalement aux autorités de protection de l’enfance et des adultes (APEA). Le directeur de la sécurité a également plaidé pour une interdiction de la mouvance antifasciste, une mesure qui pourrait être envisagée après évaluation par le Service de renseignement de la Confédération. De telles décisions sont nécessaires, a-t-il ajouté, pour protéger les forces de l’ordre, à nouveau confrontées samedi à de violentes attaques.

Factures possibles

Les fauteurs de troubles coupables d'infractions pourraient devoir passer à la caisse pour supporter les frais de la police. Dans le canton de Berne, la loi permet de faire payer les frais d’intervention policière aux organisateurs ou aux participants violents lorsqu’une manifestation dégénère. En pratique, toutefois, la Ville de Berne y renonce généralement, conformément au règlement sur les manifestations adopté par un parlement communal à majorité rouge-verte.

Une exception avait été faite après les manifestations contre les mesures Covid en 2021: la Ville avait adressé des factures à au moins 18 opposants aux mesures sanitaires qui s’étaient rendus coupables d’infractions lors de rassemblements non autorisés. Leur part à la couverture des frais de police s'est élevée au total à 4900 francs, soit entre 200 et 1000 francs par personne.

A l’époque, l’exécutif communal avait justifié cette décision par l'escalade de la violence, qui dépassait largement le cadre de l'expression d'opinion. Le Tribunal fédéral avait confirmé la décision.

La question de la participation aux coûts

Les opposants avaient été condamnés pour des infractions similaires à celles qui pourraient être reprochées aujourd’hui: atteinte à la paix publique, obstruction à un acte d'autorité, violence contre des agents et dommages à la propriété.

Mais la somme récupérée restait symbolique: chaque manifestation non autorisée liée au Covid avait coûté entre 100'000 et 200'000 francs à la police. Le montant des coûts engendrés samedi lors de la mobilisation pro-Palestine n’a pas été précisé lors de la conférence de presse tenue dimanche par la police cantonale.

Le chef du département de la sécurité de la Ville Alec von Graffenried a rappelé que les casseurs ne pouvaient pas être tenus pour responsables immédiatement. «Il faut d’abord une condamnation pénale définitive», a-t-il expliqué. «La police doit d’abord faire son travail, puis la justice. Ce n’est qu’ensuite qu'on pourra parler d’une éventuelle participation aux coûts.»

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