L'avenir de Blatten (VS) est plus qu'incertain. Une feuille de route pour la reconstruction de la localité du Lötschental sera présentée à la mi-juin. Les coûts de la reconstruction, qui s'élèveront à des millions de francs, soulèvent de grosses interrogations. Qui paiera la facture?
La situation est claire en ce qui concerne les bâtiments: le propriétaire doit payer la nouvelle construction ou la reconstruction. «En cas de destruction de la propriété par des dangers naturels, il existe dans la plupart des cantons suisses une assurance immobilière solidaire obligatoire qui assure la valeur à neuf», écrit l'Office fédéral de l'environnement. Seulement voilà: c'est justement dans le canton du Valais que l'assurance n'est pas obligatoire.
Pourtant, la plupart des bâtiments et des entreprises devraient être assurés, estime le conseiller d'Etat valaisan et ancien chef du PDC Christophe Darbellay: «Sinon, ils ne recevront pas d'argent des banques.» En outre, il promet que «nous ne laisserons tomber personne», par exemple dans le cas où un bâtiment serait sous-assuré. L'Association suisse d'assurances estime que les dommages assurés s'élèvent à «plusieurs centaines de millions» de francs.
Si une relocalisation s'impose, la Confédération peut en outre «subventionner les frais effectivement encourus pour la démolition et le déplacement des constructions et des installations menacées vers des lieux sûrs».
Les communes et les cantons en ligne de mire
Mais qui est responsable de la reconstruction des routes, des giratoires ou même de l'approvisionnement en eau? Les mêmes règles que pour les bâtiments s'appliquent ici, écrit l'office fédéral. Les propriétaires, c'est-à-dire les communes ou les cantons, paient la construction ou la nouvelle construction. «Il faut noter que les installations ne sont généralement pas assurées.»
Par exemple, les communes doivent prendre en charge les routes locales et l'approvisionnement en eau, tandis que les cantons sont responsables des routes cantonales, écrit l'Association suisse d'assurances.
Le canton du Valais connaît différents mécanismes de subventionnement pour aider les communes, peut-on lire sur le site Internet. Il existe en outre des possibilités de soutien supplémentaires pour les communes de montagne.
Une solidarité immense avec les victimes
Il est également clair que la solidarité avec Blatten est grande, la reconstruction ne devrait pas être freinée sur le plan financier. La conseillère d'Etat valaisanne Franziska Biner déclarait samedi: «Le canton va rapidement débloquer des fonds.» Par ailleurs, un contournement du frein à l'endettement est aussi sur la table des discussions, et la Confédération devrait elle aussi parler rapidement d'aides supplémentaires.
Dès la prochaine réunion du Conseil fédéral, vendredi, le ministre de l'environnement, Albert Rösti devrait présenter un premier état des lieux des dégâts.
A cela s'ajoutent les dons. La Chaîne du Bonheur a annoncé à elle seule environ 4,3 millions de francs pour soutenir directement les personnes touchées. D'autres organisations collectent également des dons. Le montant total des fonds récoltés jusqu'à présent n'est pas connu.
