Depuis près de vingt ans, Sonja Scheiber, originaire d’Erstfeld (UR), et Othmar Gamma, de Göschenen (UR), forment un couple uni par deux passions: leur relation et Europa-Park. Leur attachement au parc est tel qu’ils ont fini par changer de lieu de résidence et de travail. Aujourd’hui, tout leur quotidien tourne autour du plus grand parc de loisirs d’Allemagne.
C’est Sonja Scheiber qui a transmis cette passion à son partenaire. Avec sa famille, elle se rendait régulièrement à Europa-Park. «Une fois par an depuis 1999. Quand j’ai rencontré Othmar six ans plus tard, je lui ai proposé d’y retourner», raconte-t-elle. Othmar Gamma n’y était allé qu’une seule fois, en 1986. «Je voulais lui montrer le parc. Et comme je devais passer mon examen de conduite, nous avons profité du trajet pour combiner les deux.»
Othmar Gamma a tout de suite accroché. «Nous sommes revenus plusieurs fois, puis presque chaque semaine, notamment à cause de l’émission télévisée 'Immer wieder sonntags' tournée dans le parc. Notre record est d’environ quarante jours de visite par an.»
Plus de 130 nuitées dans les hôtels du parc
Le couple s’est rencontré grâce au travail de chauffeur de bus d’Othmar Gamma. Menuisier de formation, il s’était reconverti dans les transports et conduisait chaque jour Sonja Scheiber, pâtissière de métier. «Quatre trajets par jour. Forcément, à un moment, on apprend à se connaître», dit-elle en riant.
Leur assiduité n’a pas échappé à Roland Mack, le fondateur du parc. «A chaque rencontre, nous prenions une photo avec lui. Un jour, il nous a demandé combien de fois nous étions venus. Nous n’en avions aucune idée.» Roland Mack a alors vérifié à la réception de l’hôtel Colosseo, qui appartient au parc. «Ils ont compté 138 nuitées. Même lui était impressionné.» Lors de la visite suivante, ils lui ont offert une figurine de Guillaume Tell, aujourd’hui exposée dans la salle à fondue du village valaisan. «C’est génial d’avoir pu apporter quelque chose au parc», estime Sonja Scheiber.
Une passion devenue un quotidien
Othmar Gamma a tellement apprécié Europa-Park qu’il a décidé d’y travailler il y a quatorze ans. «Pour moi, c’était évident. Je voulais conduire l’EP-Express.» Il a postulé et obtenu le poste la saison suivante.
Sonja Scheiber est restée deux ans de plus dans le canton d’Uri. «Je lui rendais souvent visite. On voulait d’abord voir si tout se stabilisait. Puis j’ai aussi tenté ma chance, dans la restauration.» Elle a travaillé dans des stands de restauration rapide, puis au marché de Noël. «Un jour, ils ont réalisé que, comme Suissesse, j’avais parfaitement ma place dans le village valaisan.» Elle y est aujourd’hui cheffe d’équipe, à la tête d’une dizaine de collaborateurs de cinq nationalités différentes.
A la retraite, mais toujours fidèle au parc
Depuis douze ans, le couple vit à Rheinhausen, juste à côté de Rust. «J’avais de la peine avec le Hochdeutsch (allemand standard). Trouver les bons mots n’était pas simple», se souvient Sonja Scheiber. Othmar Gamma est aujourd’hui à la retraite, mais il continue à travailler à temps partiel. Il gère l’attraction London Bus, dans la zone anglaise. «C’est un plaisir de voir chaque jour ces visages rayonnants», dit-il.
Au stand de Sonja Scheiber, on trouve raclette valaisanne, Rivella et autres spécialités suisses. «Ce qui m’amuse, c’est que la plupart des clients sont suisses. Ils sont tous ravis de trouver de la raclette ici», sourit-elle. Le pays ne lui manque pas. «Ici, je me sens chez moi.» Elle rentre pourtant une fois par mois voir sa famille en Suisse centrale. «Mes proches étaient un peu sceptiques au début, mais ils nous ont soutenus. Aujourd’hui, ils se réjouissent pour nous.»
Pas de retour en Suisse prévu
Leur passion pour Europa-Park n’a pas faibli depuis que le couple y travaille. Chez eux, ils conservent une impressionnante collection d’Euromaus, la mascotte du parc. «Depuis 1999, j’ai gardé chaque prospectus et chaque carte de chambre», explique Sonja Scheiber. Le couple continue aussi de visiter le parc lors de ses jours de congé. «On fait tout, des montagnes russes Voltron Nevera à la paisible promenade des elfes.»
Le couple n'a pour l'instant pas l'intention de revenir en Suisse. «Notre vie est ici maintenant», affirme Sonja Scheiber. «Et si je veux rentrer, je suis en Suisse très vite. Si ce n’est pas dans le village valaisan, je peux être à Bâle en seulement une heure.»