Aller à la piscine devient un privilège, du moins à Porrentruy (JU). En raison de comportements jugés déplacés de la part de certains visiteurs français, la piscine jurassienne a pris une décision radicale début juillet en fermant ses portes aux personnes ne possédant ni passeport rouge à croix blanche, ni permis C, ni permis de travail en Suisse.
Mais désormais, la mesure inspire bien au-delà de la Suisse-Romande. Preuve en est: le débat vient d'atteindre la commune tessinoise de Mendrisio, non loin de la frontière italienne.
«C'est injuste»
Selon le «Corriere del Ticino», la section locale de la Lega dei Ticinesi vient de déposer une motion afin d'interdire l'accès à la piscine aux résidents italiens. «Les habitants qui paient un impôt communal sont confrontés, en particulier les week-ends et les jours fériés, à une surpopulation inacceptable, due en grande partie à des hôtes qui ne contribuent pas financièrement au bon-fonctionnement de la commune», peut-on lire dans la motion.
Le prix d'entrée dans la piscine ne couvre même pas la moitié des frais d'exploitation, s'insurge Massimiliano Robbiani, élu de Lega dei Ticinesi au législatif de la commune. «Il est injuste que ce soient précisément ces citoyens qui soient pénalisés par une utilisation excessive, surtout lorsque celle-ci est notamment le fait de résidents venus de l'étranger», déclare le politicien au «Corriere della Serra». «Cela provoque des files d'attente et des attroupements et empêche les habitants de la commune de profiter pleinement d'un service qu'ils ont financé.»
Porrentruy n'est pas la seule ville de Suisse à avoir fait les gros titres en raison d'une interdiction de baignande . Cette semaine encore, on apprenait que les bains de Lucerne avaient récemment décidé de restreindre l'accès aux groupes de touristes en cas de forte fréquentation.
