Temu a le vent en poupe en Suisse: le géant chinois de la vente en ligne a réalisé un chiffre d'affaires de 700 millions de francs en 2024. Rien d'étonnant à cela: la plateforme propose de tout, à un prix dérisoire. Son succès fulgurant a suscité une résistance croissante des commerçants et des associations face à ce concurrent d'Extrême-Orient. Or, un partenaire suisse de Temu fait désormais l'objet d'une enquête, comme le révèle une enquête de la RTS.
Il est reproché à l'entreprise de logistique Clevy Links d'Eglisau (ZU) – qui s'occupe des retours pour Temu – d'employer des travailleurs clandestins. Une douzaine d'ouvriers y ont travaillé illégalement, indique le rapport, citant d'anciens employés de l'entreprise. Parmi eux se trouvait un collaborateur indien sans permis de séjour suisse qui travaillait pour Clevy Links. «On m'a promis un contrat de travail, mais j'ai travaillé illégalement pendant des mois», a-t-il déclaré. Son salaire horaire, selon un relevé bancaire, était de 9,30 CHF. Il a rejoint Clevy Links en 2024 par l'intermédiaire d'une agence de recrutement.
Clevy Links et Temu se défendent
Selon le rapport, la Caisse d'assurance chômage de Zurich a constaté que le travailleur indien concerné n'était pas enregistré auprès de la sécurité sociale, ce qui est illégale. C'est pourquoi elle a fait appel à l'Office zurichois de l'économie. Celui-ci aurait désormais ouvert une enquête contre Clevy Links.
Le PDG de Clevy Links a répondu aux allégations auprès de la SRF. Il a déclaré que l'agence de recrutement était responsable de garantir des contrats de travail corrects et des salaires appropriés. Son entreprise a mis fin à sa collaboration avec l'agence. Clevy Links n'a versé aucune cotisation de sécurité sociale en raison de la longueur considérable du processus d'inscription, a expliqué le PDG. Temu a affirmé respecter les lois et réglementations en vigueur dans tous les pays où elle opère. «Nous exigeons la même chose de nos partenaires et de leurs fournisseurs.»