Ce qu'il faut retenir du nouvel accord douanier
- Les nouveaux droits de douane sont de 15%.
- Les produits pharmaceutiques, chimiques, l'or et d'autres matières premières sont toujours exemptés de taxes.
- La Suisse s'engage à investir 200 milliards aux Etats-Unis d'ici 2028.
- Les taxes de certains produits américains (viandes, agriculture, fruits de mer…) vont être réduites.
- La Suisse n'a fait «aucune concession qui limiterait sa souveraineté».
- Le poulet au chlore n'a pas fait l'objet de discussions.
- La date d'exécution des droits de douane n'est pas encore claire.
- Les détails devront être publiés prochainement.
Dans l'Arc jurassien, une bonne nouvelle prise de manière relative
L'annonce d'un accord pour réduire les droits de douane américains sur les produits suisses à 15% est «une bonne nouvelle», qui doit toutefois être prise «de manière relative», estime le directeur de la Chambre d'économie publique Grand Chasseral (CEP) Patrick Linder, contacté par Keystone-ATS.
Il rappelle qu'il existe des difficultés sectorielles depuis 18 mois environ dans le Jura bernois, où le tissu économique est similaire à celui du Jura et du canton de Neuchâtel. «Le changement de politique américaine est intervenu au plus mauvais moment.»
Ainsi, toutes les difficultés ne vont pas s'effacer malgré la baisse des droits de douane. «L'innovation est à l'arrêt dans les PME», rappelle Patrick Linder, qui prévoit des impacts dans les mois à venir.
Alignés sur ceux de l'Union européenne
Il est toutefois «fondamental» que les droits de douane pour la Suisse aient été alignés sur ceux de l'Union européenne, a fortiori dans une région frontalière. C'était la condition sine qua non pour «retrouver une sorte d'équité dans le jeu concurrentiel» et d'éviter ainsi des décrochages.
Le directeur de la CEP estime essentiel que la Confédération prenne désormais des mesures d'accompagnement ciblées. «Il faut maintenir la compétitivité des entreprises suisses. Ce sera le grand défi des prochaines années.»
Source: ATS
L’Interprofession du Gruyère salue l'accord douanier américain
L’Interprofession du Gruyère (IPG) prend acte avec satisfaction de l’annonce de la baisse des droits de douane américains à 15%. L'évolution constitue un «signal positif» pour les exportations de Gruyère AOP vers les Etats-Unis, salue la faîtière.
La réaction de l’IPG est toutefois assortie d'un appel «à la prudence», selon un communiqué publié vendredi. En effet, «les produits déjà exportés restent soumis au taux de 39%, dont les effets économiques continueront de se faire sentir en raison de la latence inhérente aux chaînes logistiques et commerciales».
Il faudra donc «du temps» avant que la réduction annoncée ne se traduise concrètement pour la filière, note l'IPG. Celle-ci précise qu'elle suivra «attentivement» la mise en œuvre de la mesure et reste en «étroite coordination» avec ses partenaires pour assurer la stabilité et la compétitivité du Gruyère AOP à l'international.
Source: ATS
«On a pu soigner les pieds du chat»
Une journaliste est revenu sur l'expression utilisée en août dernier par Guy Parmelin: «Nous avons voulu savoir où est-ce qu'il y a eu un problème, comme on dit en bon vaudois, où c'est que la chatte a eu mal au pied.»
Le conseiller fédéral a donc conclu la conférence de presse en affirmant que «ici, on a pu soigner les pieds du chat, mais on n'est pas encore guéri».
Les droits de douane seront réduits avant le référendum
Les droits de douane seront réduits avant le référendum, déclare Guy Parmelin. Jusqu'à présent, l'accord n'est qu'une déclaration d'intention qui doit encore être coulée dans un traité. Les États-Unis auraient décidé que cette déclaration d'intention suffisait pour réduire les droits de douane.
Un journaliste demande ce qui se passera en cas de refus du peuple. Guy Parmelin répond que le peuple évaluera les avantages et les inconvénients. Le conseiller fédéral ne souhaite pas spéculer sur les conséquences.
Le Conseil fédéral remercie Trump
Non seulement la Suisse mais aussi les Etats-Unis avaient tout intérêt à négocier, a estimé le ministre de l'économie Guy Parmelin. Les droits de douane ont aussi des répercussions sur le territoire américain, ce qui fait augmenter les coûts et donc l'inflation.
Les discussions ont été menées dans une perspective «win-win», a déclaré le conseiller fédéral vendredi devant les médias à Berne. Du côté suisse, l'idée était de soulager les entreprises helvétiques.
«Travail, travail, travail»
«J'ai été inondé de demandes extrêmement inquiètes», a relevé le ministre. Et de rappeler que son département a déjà pris des mesures pour aider les entreprises «à passer ce cap», comme la prolongation des indemnisations RHT.
Parmelin affirme que les négociations avec les équipes américaines ont été très fructueuses, et ce, grâce au «travail, travail, travail», ajoute la secrétaire d'Etat Helene Budliger-Artieda.
«Il faut encore patienter un peu»
Selon la secrétaire d'Etat Helene Budliger Artieda, il faudra «non pas des mois, mais quelques jours ou semaines» pour que les 15% soient intégrés dans le système douanier américain. Elle ne souhaite pas donner de date précise, car cela dépend des Américains. «Il faut encore patienter un peu.»
D'où proviennent les investissements?
Helene Budliger Artieda ne souhaite pas révéler d'où proviennent exactement les investissements aux Etats-Unis. La «part du lion» provient des entreprises pharmaceutiques et des sciences de la vie. Les entreprises suisses produiraient toutefois beaucoup plus. Helene Budliger Artieda mentionne également le constructeur aéronautique Pilatus et le constructeur ferroviaire Stadler.
Les poulets au chlore ne font pas encore l'objet de discussions
L'importation controversée de poulets au chlore fait encore l'objet de discussions. Pour cela, il faudrait toutefois modifier la loi, mais l'importation de ce type de poulets est encore interdite en Suisse.
Quand les droits de douane américains vont-ils baisser?
Une journaliste demande quand les droits de douane vont baisser. Guy Parmelin souhaite mettre en œuvre le nouveau taux douanier le plus rapidement possible.
«Un grand soulagement»
«Cet accord est un grand soulagement pour notre économie», déclare Guy Parmelin. La déclaration d'intention stabilise les conditions sur le marché américain. «Mais nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers.»
La déclaration d'intention doit maintenant être transformée en un accord officiel. Le Conseil fédéral élabore actuellement un mandat de négociation à cet effet. Le Parlement se prononcera sur l'accord, et un référendum, et donc une décision populaire, est également possible.