Depuis plusieurs mois, une escroquerie sévit dans les gares suisses, ciblant les voyageurs les plus crédules. Lundi dernier, un lecteur a confié à Blick avoir entendu parler à plusieurs reprises de ce type d'arnaque. Mais de quoi s'agit-il exactement?
Escroquerie à la batterie externe
Pour résumer, ces escrocs s'adressent à des inconnus à la gare, prétendant que la batterie de leur smartphone vient de se vider. Et comble du malheur, ils n'ont plus d'argent sur eux.
Leur objectif est alors d'inciter le voyageur à rapidement acheter une batterie externe portable à l'un des distributeurs ou kiosques de la gare afin qu'ils puissent recharger leur téléphone. L'appareil coûte en général cinq francs, avec un dépôt remboursable de 15 francs.
Dès que leur «sauveur» monte dans un train, les escrocs rapportent la batterie externe au point de dépôt. Et hop! 15 francs dans la poche.
Les CFF sont au courant
Sur le forum Reddit, un utilisateur a mis en garde, il y a quelques mois, contre des groupes de personnes repérées à la gare centrale de Zurich. «Ils prétendent vouloir appeler leur famille mais n'avoir pas d'argent sur eux, et demandent aux passants d'acheter un chargeur pour leur téléphone», explique-t-il. Un autre internaute a commenté cette arnaque comme une «vieille combine».
Les CFF sont également au courant. «La police des transports des Chemins de fer fédéraux suisses a connaissance du fait que ce type d'escroquerie se produit de manière isolée», déclare une porte-parole de l'entreprise ferroviaire. D'après elle, la police des transports analyse en permanence la situation dans l'environnement ferroviaire et est en contact étroit avec les autorités compétentes dans toute la Suisse.
«Les CFF prennent au sérieux les cas de fraude et d'activités criminelles dans les gares», poursuit la porte-parole. Les voyageurs qui observent un incident ou qui sont eux-mêmes concernés peuvent contacter la police au numéro 117 ou la police des transports des CFF au numéro 0800 117 117.
La police connaît aussi la combine
Et la police? «L'arnaque des batteries externes n'a encore jamais été dénoncée à la police municipale de Zurich», a déclaré un porte-parole à Blick. En revanche, c'est la police cantonale qui est compétente pour la gare centrale de Zurich. Interrogée à ce sujet, cette dernière a répondu qu'elle ne tenait pas de statistiques spécifiques sur les différentes formes de mendicité.
Même son de cloche du côté de Berne: «Ce mode opératoire est connu de la police cantonale comme une potentielle escroquerie, déclare une porte-parole à Blick. Jusqu'à présent, nous n'avons toutefois pas reçu de signalements à ce sujet.»
La police lucernoise n'a, elle, pas connaissance de cette arnaque. «Il est toutefois tout à fait possible que des cas correspondants se produisent sans qu'ils soient signalés à la police», nous a-t-on répondu.
Comment dois-je me comporter?
En réalité, de nombreux voyageurs de bonne foi ne se rendent pas compte qu'ils ont été trompés lors de cette escroquerie à la batterie externe. La police cantonale bernoise conseille donc de rester prudent. «Lorsqu'une personne inconnue vous demande spontanément de l'argent, des achats ou d'autres faveurs financières, il faut être particulièrement attentif», indique la porte-parole à Blick. Les citoyens peuvent signaler toute situation suspecte, par exemple des sollicitations ou un comportement insistant, en appelant le 112 ou le 117.
En Suisse, il n'existe pas de légifération uniforme sur la mendicité. Dans certains cantons, son interdiction est générale, alors que dans d'autres, elle est limitée. Dans d'autres cantons encore, ce sont les communes qui ont le dernier mot.