Selon un expert
La catastrophe de Blatten serait directement liée au réchauffement climatique

L'accélération du glacier du Birch, à l'origine de la catastrophe de Blatten, est liée au réchauffement climatique. Selon l'expert Christophe Lambiel, une grande paroi surplombant le glacier est située dans du permafrost, dont l'état s'est dégradé ces dernières années.
Publié: 30.05.2025 à 05:12 heures
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Dernière mise à jour: 30.05.2025 à 15:37 heures
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Trois millions de mètres cubes de pierres sont descendus mercredi sur Blatten (VS) en même temps qu'une partie du glacier du Birch.
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT
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ATS Agence télégraphique suisse

L'accélération du mouvement du glacier du Birch est liée au réchauffement climatique, estime l'expert Christophe Lambiel. Une partie du glacier s'est effondré mercredi provoquant une gigantesque avalanche de glace, de boue et d'éboulis qui a enseveli Blatten (VS).

«La paroi de 500 mètres au-dessus du glacier est dans du permafrost», qui se dégrade à cause du réchauffement climatique, explique le professeur à l'université de Lausanne et spécialiste du pergélisol (permafrost en anglais) et de l'évolution des paysages alpins, dans un entretien diffusé vendredi par «Le Nouvelliste» et «ArcInfo».

Avec la dégradation du pergélisol, «la roche devient instable, des blocs chutent et alourdissent le glacier, qui s'accélère sur une pente raide», ajoute-t-il. «Plus un glacier est lourd et situé sur une pente raide, plus il peut avancer rapidement», poursuit le spécialiste.

«Séquence jamais vue»

Les versants nord des montagnes situés au-dessus de 3000 mètres d'altitude sont dans du terrain gelé, remarque Christophe Lambiel. «Le permafrost s'est fortement réchauffé depuis une dizaine d'années, en particulier depuis 2022. L'expert dit ne pas connaître d'éboulement similaire dans les Alpes. Trois millions de mètres cubes de pierres sont descendus sur le village de Blatten en même temps qu'une partie du glacier.

Un glissement de montagne évolue en éboulements successifs, lesquels surchargent un glacier en mouvement, relève-t-il. «Ce glacier, déjà rapide, s'accélère encore et finit par s'effondrer. C'est une séquence jamais vue», ajoute-t-il, parlant d'un effondrement glaciaire ou d'un écroulement glaciaire.

Selon lui, la vulnérabilité de cette zone vient d'une combinaison entre l'instabilité du glacier et celle de la montagne. «Il y a clairement une composante géologique», note-t-il. Le mouvement de cette montagne étant ancien, «il s'agit d'un glissement profond, qui s'est brutalement accéléré ces derniers jours».

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