Pour les habitants de Blatten qui ont vu leur village être rasé, le choc est profond. Néanmoins, ce qui préoccupe le plus Lukas Kalbermatten, ce n’est pas ce qui s’est passé mais bien ce qui va suivre. L'ancien président de la commune a perdu son hôtel Edelweiss, entièrement détruit par les forces de la nature.
Et malgré cela – ou peut-être justement pour cette raison – il parle avec calme et détermination de ce qu’il faut faire maintenant. «Nous vivons ici. Et maintenant, nous allons tout faire pour que cela reste vivable», confie-t-il à Blick. Il veut empêcher que la catastrophe ne déclenche une crise encore plus grave: l’exode de la population.
Des résidences secondaires pour les autochtones?
Une question lui tient particulièrement à cœur: celle du logement. Selon lui, de nombreux appartements de la vallée sont des résidences secondaires qui ne sont utilisées que quelques fois par an. «Si quelqu'un disait qu'il renonce à son appartement de vacances pendant deux ans pour qu'une jeune famille puisse s'y installer, ce serait un geste fort», estime Lukas Kalbermatten.
«C’est justement maintenant que nous avons besoin de gens qui restent – ou qui reviennent.» Selon lui, le moment est critique. «La fin de l'année scolaire approche. Les familles doivent savoir si elles peuvent rester – pour un an ou plus. Les enfants ont besoin de stabilité.» Ceux qui partent maintenant risquent de ne jamais revenir, craint-il. «Nous devons agir. Si nous attendons trop, ce sera compliqué.»
Réfléchir à l'essentiel
Lukas Kalbermatten, qui a longtemps façonné la vie politique de la commune, s’exprime avec insistance, mais aussi avec gravité. «J’ai du respect pour les débats politiques qui vont maintenant s’ouvrir. Que signifie le mot 'chez soi'? Combien doit coûter la reconstruction d’un village? Quelle valeur donne-t-on à la vie? Ce sont de grandes questions. Mais nous ne devons pas nous laisser paralyser.»