Le Ministère public zurichois a classé la procédure pour soupçon de violation du secret bancaire contre le journaliste Lukas Hässig. Ce dernier et son média en ligne Inside Paradeplatz sont visés par une plainte en lien avec l'affaire Pierin Vincenz, ex-patron de Raiffeisen.
La protection des sources journalistiques s'oppose dans ce cas à l'administration de preuves sur des points essentiels, indique mardi le Ministère public zurichois dans un communiqué. Il a classé la procédure après un nouvel examen le 8 décembre 2025. Cette décision n’est pas encore définitive.
Le parquet avait ouvert dès fin 2019 une procédure contre auteur inconnu sur la base d'une plainte, après la publication par Inside Paradeplatz d'informations financières et documents bancaires internes. Selon Lukas Hässig, Beat Stocker, l'un des co-accusés dans la procédure contre Pierin Vincenz, serait à l'origine des enquêtes contre lui pour violation du secret bancaire.
Par deux fois, la procédure a été suspendue faute de pistes suffisantes, et par deux fois le plaignant a fait appel. Le parquet a procédé, durant l’été dernier, à des saisies dans les bureaux d’Inside Paradeplatz. Lukas Hässig a demandé la mise sous scellés de tous les documents et données saisis, invoquant la protection des sources.
Procès à venir
En juillet, le tribunal zurichois des mesures de contrainte a interdit d'exploiter ce matériel. Comme le parquet avant lui, le tribunal a considéré qu’il n’existait pas de soupçon initial suffisant contre le journaliste et que la protection des sources interdisait l’exploitation des preuves recueillies.
Pour rappel, c'est en 2016 que le portail spécialisé sur la place financière Inside Paradeplatz avait mis le feu aux poudres. Il mettait en question certaines prises de participation de la banque Raiffeisen ainsi que les relations entre son ex-directeur Pierin Vincenz et Beat Stocker, alors patron de la société d'émission de cartes de crédit Aduno.
Le procès en appel de Pierin Vincenz et de ses coaccusés doit démarrer à l'été 2026. En première instance, l'ex-banquier avait écopé, en 2022, de trois ans et neuf mois de prison notamment pour escroquerie, Beat Stocker de 4 ans de prison.