Les médecins ont dit qu'elle ne marcherait plus jamais
Victime d'un AVC à seulement 21 ans, cette Argovienne se bat pour revenir

A tout juste 21 ans, Katja Maier a vu sa vie basculer. Elle a été victime d'accident vasculaire cérébral au milieu d'une randonnée. Elle est devenue paraplégique, mais la jeune femme a choisi de ne pas se laisser abattre et poursuit son chemin avec une joie débordante.
Publié: 23.08.2025 à 21:44 heures
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Dernière mise à jour: 23.08.2025 à 21:55 heures
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Lors d'une randonnée, Katja Maier a été victime d'un infarctus de la moelle épinière.
Photo: zVg
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Sandra Marschner

La vie de Katja Maier a basculé le samedi de Pentecôte de l'année 2023. Elle est partie faire une randonnée sur le Rigi, sur les hauteurs du lac des Quatre Cantons. Quelques jours plus tôt, la jeune femme, alors âgée de 21 ans, a ressenti un léger mal de dos, mais n'y a pas vraiment fait attention.

Soudain, elle a senti des picotements dans les bras. Puis tout est allé très vite. Ses bras se sont engourdis, à tel point qu'elle ne pouvait même plus sortir son téléphone portable de son sac à dos pour appeler à l'aide. Puis ses jambes se sont aussi paralysées.

Appeler à l'aide

Impuissante, la jeune femme est restée allongée au sol pendant une heure. Malgré le soleil de mai, le Rigi était désert. «Pendant la première demi-heure, j'ai appelé à l'aide. Mais ensuite, je n'en pouvais plus, car la paralysie touchait aussi mes poumons», explique Katja Maier à Blick.

Finalement, une personne est venue lui porter secours et l'a amenée jusqu'au parking, où une ambulance est venue la chercher. A l'hôpital, le diagnostic est tombé: un accident vasculaire cérébral (AVC). Le médecin lui annonce qu'elle est désormais tétraplégique – ses bras et ses jambes sont paralysés à vie.

Ses parents étaient à ses côtés lorsque le médecin lui a annoncé qu'elle ne pourrait plus jamais marcher. Le choc a été dur pour tous. Mais Katja Maier a refusé de s'apitoyer sur son sort.

Une forme extrêmement rare d'AVC

Malgré le choc, elle n'a pas perdu son sens de l'humour: «J'ai dit à mes parents: 'Je vais devenir animatrice radio. Je n'aurai pas besoin de bouger, et puis je sais parler'.» Cette attitude positive lui a permis d'accepter plus facilement sa nouvelle vie. Au Centre suisse des paraplégiques de Nottwil (LU), elle a appris à gérer sa nouvelle situation pendant une rééducation de sept mois.

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J'ai dû apprendre à établir un lien entre mon cerveau et mes jambes
Katja Maier
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L'infarctus de la moelle épinière est extrêmement rare. «Seuls 4% des accidents vasculaires cérébraux se produisent dans la moelle épinière et moins d'1% des personnes touchées ont moins de 50 ans», explique la jeune femme, qui menait alors un mode de vie sain et sportif. Un problème de circulation sanguine dans la troisième vertèbre cervicale a déclenché l'attaque.

Elle a réappris à marcher

Après environ quatre mois, les sensations dans ses jambes reviennent soudain et l'espoir renaît! «J'ai dû apprendre à établir un lien entre mon cerveau et mes jambes. Réapprendre à plier mon genou ou à faire un pas en avant», raconte-t-elle.

Aujourd'hui, ses jambes fonctionnent presque normalement et elle n'est plus obligée de se déplacer en fauteuil roulant. Cependant, ses mains restent paralysées et elle ne peut les bouger que très légèrement. Elle a besoin d'aide pour les gestes délicats comme enfiler des chaussettes, boutonner ou fermer une fermeture éclair.

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J'utilise un logiciel de reconnaissance vocale, car taper à dix doigts est devenu difficile
Katja Maier
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«Il existe toutefois des dispositifs spéciaux qui me soutiennent au quotidien: des supports avec lesquels je peux par exemple fixer des ustensiles de cuisine à ma main», raconte Katja Maier. Elle peut aussi continuer à exercer son travail au secrétariat de la jeunesse agricole de l'Union suisse des paysans. «J'utilise un logiciel de reconnaissance vocale, car taper à dix doigts est devenu difficile,» explique-t-elle.

Célébrer les petits pas

Elle peut même à nouveau conduire une voiture grâce à un support spécial. «Cela a été une étape énorme pour moi. Une grande part d'indépendance. Surtout ici, dans le village, où les transports publics sont rares», souligne l'Argovienne.

Elle puise sa force dans son optimisme: «Je me suis promis de ne pas m'accrocher à ma vie d'avant. En mai 2023, ma nouvelle vie a commencé et je ne me dis pas 'Oh non, maintenant je ne peux plus fermer ma fermeture éclair', mais 'Oh oui, maintenant je peux à nouveau conduire une voiture'.»

«Au service de rééducation, je faisais partie d'un groupe de dix personnes. Nous sommes toujours en contact et nous nous retrouvons une fois par mois pour fêter nos progrès», raconte-t-elle. C'est ce qu'elle recommande aux personnes concernées par un tel coup du sort: «On avance pas à pas sur ce chemin. Il est important de valoriser les petits pas. Et chercher le contact avec des personnes partageant les mêmes idées.»

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