Le WWF, Pro Natura et la Fédération valaisanne des pêcheurs amateurs jugent insuffisantes les nouvelles lignes directrices du Conseil d’État valaisan pour la troisième correction du Rhône. Selon elles, les objectifs de protection ont été revus à la baisse. A leurs yeux, le projet du Conseil d'Etat qui vise à simplifier et à accélérer la sécurisation de la plaine du Rhône, laisse perplexe. «Ce choix revient surtout à baisser les objectifs de protection et à réduire l'espace prévu pour le futur Rhône, alors même que les experts indépendants appellent à maintenir une approche robuste et cohérente», estiment-elles mardi dans un communiqué conjoint.
«Un tel projet de protection exige avant tout une base scientifique solide, une ingénierie rigoureuse et une démarche participative globale. Le projet, approuvé, il y a neuf ans, réunit tous ces éléments», poursuivent-elles. «Il ne manque que le courage de le mettre enfin en oeuvre», affirme Marie-Thérèse Sangra, secrétaire régionale du WWF, citée dans le communiqué.
Les associations sont inquiètes
Pour Jérémy Savioz, chargé d’affaires de Pro Natura Valais, «la révision du projet en cours telle que définie par les lignes directrices s’opposent à une protection contre les crues modernes et durables conforment aux standards helvétiques et aux intérêts de la population et des milieux économiques dans la plaine du Rhône.»
Pour les trois associations, «le développement d’un projet révisé de troisième correction du Rhône nécessite du temps et retardera d’autant la mise en œuvre de la protection de la population et des biens de la plaine aujourd'hui menacés par les crues du Rhône.» Et d'ajouter: «l’approche sectorielle préconisée par les lignes directrices met en danger l’homogénéité de l’atteinte des objectifs du projet dans toute la plaine avec des risques de délai prolongé pour l’approbation des projets d’exécution.»
Les trois associations se disent également inquiètes: «un projet remettant en question l’emprise du Rhône et les objectifs écologiques ne serait pas conforme aux bases légales et pourrait ne plus remplir les conditions d’octroi du crédit octroyé par la Confédération, en 2019, soit 1,02 milliard de francs.»
Pour le WWF, Pro Natura et la Fédération valaisanne des pêcheurs amateurs, «réduire les objectifs de protection dans un contexte de recrudescence des événements climatiques graves et revoir à la baisse l’aménagement du Rhône ne va pas dans le sens des intérêts de la population,»