Colère académique à Genève
Les coupes budgétaires de l'UNIGE paniquent les scientifiques

L'Université de Genève est sous tension: en crise financière, le rectorat impose des coupes budgétaires à la recherche. Ces décisions jugées opaques révèlent de profondes tensions dans la gouvernance et inquiètent la communauté académique, relate «Le Temps» mercredi.
Publié: 28.05.2025 à 13:14 heures
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Audrey Leuba, Rectrice de l'Université de Genève, lors d'une conférence de presse, le 16 avril 2024 à Genève.
Photo: keystone-sda.ch
Luisa Gambaro
Luisa GambaroJournaliste

La colère gronde dans les couloirs de l'UNIGE. En effet, l'Université de Genève traverse une importante crise budgétaire. Entre 2023 et 2024, son déficit s'est creusé, passant de 7 à 22 millions de francs. Pour limiter la casse, le rectorat préconise la prudence sur les dépenses, relate «Le Temps» ce mercredi 28 mai. 

Mais ses coupes budgétaires ont du mal à passer auprès de la communauté scientifique. En effet, le rectorat souhaite réallouer les fonds dédiés aux coûts indirects de la recherche – dits fonds overheads. Par conséquent, le montant dédié à l'entretien des bâtiments, aux services administratifs ou à l'achat et la maintenance de microscopes serait réduit de 1,7 million de francs.

L'union fait la force

Ces décisions semblent avoir pris les scientifiques par surprise. Le 23 mai, les huit présidents de la faculté des Sciences ont fait parvenir une lettre commune à la rectrice de l'Unige, Audrey Leuba, pour protester contre ces coupes budgétaires. Une prise de position étonnamment solidaire et unie.

Consultée par «Le Temps», la lettre reproche au rectorat son manque de transparence, de concertation et de communication. «Couper les vivres à la recherche est tout sauf prudent», dénoncent les signataires. Pour eux, les fonds overheads sont des réserves essentielles en cas d'urgence, pour remplacer leur matériel ou financer des postes.

Face aux critiques, la rectrice justifie les mesures par le fait que beaucoup de ces réserves ne sont pas utilisées et que les coûts de l'énergie et du personnel ont augmenté en 2024. La situation semble donc dans l'impasse.

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