Le Tribunal fédéral rejette le recours d'un Vaudois condamné pour tentative de meurtre lors d'un différend entre deux familles yéniches. Il avait tiré plusieurs cartouches à grenaille contre deux adversaires sur le parking d'un centre commercial à Villeneuve (VD) en juin 2021.
Les deux familles se disputaient depuis plusieurs années pour une affaire d'honneur. Le ton était monté par messages interposés avant l'affrontement survenu le 13 juin 2021.
Le recourant et son fils s'étaient alors rendus sur le parking où se trouvaient une vingtaine de membres du clan rival. En l'espace d'une minute, il avait tiré sur deux d'entre eux. L'un avait été atteint par une gerbe de plombs au cou et l'autre par plusieurs tirs aux jambes et au bas-ventre.
Le tireur a écopé de 4 ans de prison ferme, pour tentative de meurtre, lésions corporelles simples qualifiées, injures et infraction à la loi sur les armes. La justice vaudoise a considéré en substance qu'en tirant sitôt descendu de sa voiture, ce commerçant en or n'avait laissé aucune chance à ses adversaires. En outre, il avait pris en compte le risque d'une issue fatale.
L'arme a disparu
Dans un arrêt publié vendredi, le Tribunal fédéral estime que le recourant qui contestait la tentative de meurtre a été débouté à juste titre. Les circonstances justifiaient aussi de se passer d'une expertise sur la létalité de l'arme et de la munition. Les images de vidéosurveillance ont permis d'identifier un revolver espagnol Astra Cadix, sans que le calibre ne puisse être précisé par les enquêteurs. Dès lors que le recourant s'est débarrassé de son arme dans l'heure qui a suivi les tirs et qu'elle n'a pas été retrouvée, sa demande paraît abusive.
Quant à la munition, s'il s'agit bien de cartouches à grenaille utilisées pour tuer de petits animaux, les juges relèvent qu'un plomb aurait pu déchirer une artère d'une victime, avec des suites potentiellement fatales. En outre, l'une d'entre elles a dû être opérée à plusieurs reprises pour enlever une partie seulement des projectiles. Quelque 200 d'entre eux n'ont pas pu être extraits et l'intéressé devra vivre avec ces plombs dans son corps pour le restant de ses jours.