Pollution sans danger
L'eau potable du Léman ne présente aucun risque sanitaire

Les cantons de Genève, Vaud et Valais confirment l'absence de risque sanitaire lié au 1,2,4-triazole dans l'eau potable du lac Léman. Selon une évaluation du SCAHT, les concentrations mesurées ne présentent pas de danger pour la santé humaine ou animale.
Publié: 17.10.2025 à 12:56 heures
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Les analyses ont détecté la présente de triazole dans l'eau potable.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Après que les cantons de Genève, Vaud et Valais ont indiqué fin septembre dernier avoir détecté la présence de 1,2,4-triazole dans l'eau potable alimentée par le lac Léman, ils ont confirmé vendredi l'absence de risque sanitaire. Ils se basent sur les conclusions de l'évaluation scientifique du Swiss Centre for Applied Human Toxicology (SCAHT).

«Il est attesté qu'aux concentrations mesurées dans les réseaux d'eau potable, cette substance ne présente pas de risque pour la santé humaine ou animale», ont annoncé les trois cantons dans un communiqué. En clair: l'eau du robinet peut être consommée sans danger, y compris pour les enfants en bas âge.

Micropolluant entrant dans la composition de produits pharmaceutiques et agrochimiques, le triazole peut aussi provenir de la dégradation de pesticides, biocides ou médicaments. «Compte tenu des résultats, le SCAHT indique qu'il n'existe pas, d'un point de vue toxicologique, de nécessité d'engager des mesures réglementaires lourdes ou urgentes visant à abaisser les limites d'exposition au 1,2,4-triazole dans l'eau potable», poursuit le communiqué.

Le SCAHT recommande néanmoins de maintenir le suivi régulier des concentrations dans les réseaux d'eau et de poursuivre les investigations techniques permettant de réduire progressivement ces valeurs dans une logique d'amélioration continue du traitement des eaux.

Environ 460 fois inférieure

Les teneurs mesurées restent certes supérieures à la valeur de référence fédérale de 0,1 microgramme par litre (μg/L), définie à titre de principe de précaution par l'ordonnance fédérale sur l'eau potable (OPBD). Cette valeur ne repose pas sur une base toxicologique, mais constitue un seuil technique uniforme applicable à tous les pesticides et métabolites pertinents, est-il rappelé.

Le SCAHT a procédé en comparant les teneurs de 1,2,4-triazole mesurées, comprises entre 0,5 et 0,8 μg/L, avec les seuils toxicologiques de référence établis au niveau international. Selon ce rapport, même en prenant en compte un scénario d'exposition très défavorable avec une concentration de 1,5 μg/L, l'exposition serait environ 460 fois inférieure à la valeur limite de sécurité pour l'être humain.

«Autrement dit, un adulte devrait consommer quotidiennement l'équivalent de plus 900 litres d'eau par jour pour atteindre le seuil théorique à partir duquel un effet néfaste ne pourrait plus être exclu», explique-t-on. Le rapport précise que les valeurs limites sont établies pour toute la population (y compris enfants, femmes enceintes et personnes vulnérables), sur la base d'une consommation de deux litres d'eau potable par jour durant l'entièreté de sa vie, toujours selon le communiqué.

Site chimique de Monthey

Selon les récentes analyses effectuées le long du Rhône, les apports en 1,2,4-triazole se produisent principalement à partir du site chimique de Monthey. Les résultats montrent que les réseaux de distribution situées en amont, en plaine du Rhône de Viège à Collombey-Muraz ne sont pas touchés par cette substance, selon les trois cantons.

De son côté, l'Etat du Valais a exigé, de la part des entreprises rejetant la substance en elle-même, la mise en place de mesures ainsi qu'un échéancier afin de diminuer au maximum les apports dans le Rhône et dans le Léman. A la suite de cette demande, l'industrie a immédiatement mis en place une task force de spécialistes afin de mener une évaluation approfondie des solutions techniques envisageables, est-il encore indiqué.

«A court terme, Syngenta se tournera vers une solution d'incinération des eaux chargées en 1,2,4-triazole, le temps de mettre en place une solution pérenne de traitement des eaux à la source. Plusieurs technologies de traitement des eaux sont ainsi en cours d'évaluation et seront testées à Monthey, comme notamment l'extraction liquide-liquide ou le traitement par filtre à charbon».

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