Nouvelle crise dans le milieu carcéral
A Genève, le personnel du SRSP dénonce un climat de travail «anxiogène»

La crise s'aggrave dans le milieu carcéral genevois, touchant maintenant le Service de réinsertion et du suivi pénal des détenus (SRSP), fait savoir ce mardi «Le Temps». Surchargés, les employés dénoncent des conditions de travail alarmantes.
Publié: 16.07.2025 à 13:46 heures
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En charge du dossier, Carole-Anne Kast espère que le climat s'améliorera au sein du SRSP.
Photo: keystone-sda.ch
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Olalla Piñeiro TrigoJournaliste Blick

Un nouveau scandale éclabousse le milieu carcéral genevois. Après les rébellions des détenus à Champ-Dollon et les conditions de travail alarmantes à Curabilis, c'est au tour du Service de la réinsertion et du suivi pénal des détenus (SRSP) de se retrouver dans la tourmente, révèle «Le Temps» ce mardi 15 juillet.

Depuis la fusion de deux organes pénitentiaires, le climat de travail s’est fortement dégradé. A bout, le personnel dénonce un climat de travail «délétère, voire anxiogène», avec des arrêts de travail et des démissions à la pèle. Résultat: les employés se retrouvent surchargés, assurant les situations d'urgences.

Sept pages de reproches

En mars dernier déjà, le personnel a adressé une lettre de sept pages à leur direction, à l'Office cantonal de la détention (OCD) ainsi qu'à la conseillère d'Etat Carole-Anne Kast. Ils y expriment un profond sentiment d’abandon de la part de leur hiérarchie.

Des changements de pratique – sur les placements, les libérations conditionnelles ou les expertises des détenus – suscitent aussi de vives critiques. Auparavant, la validation de la hiérarchie était requise. Désormais, la signature d'un collaborateur suffit. Une décision qui alourdit la responsabilité individuelle et la pression.

L’OCD reconnaît des tensions, mais défend le bilan du SRSP et attribue des départs à l'aspect émotionnel du métier. Selon l'OCD et le SRSP, des efforts seraient en cours pour améliorer les conditions. Contactée par «Le Temps», Carole-Anne Kast regrette pour sa part une «défiance généralisée» envers la hiérarchie, mais espère voir la confiance rétablie.

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