Scandale à Genève
La prison Curabilis perd ses agents de détention, les soignants sont à bout

Les agents de sécurité de l'établissement de psychiatrie pénitentiaire genevois Curabilis se font rares. Certains détenus ont dû être confinés et n'ont pas pu être transportés à l'hôpital pour leur suivi médical, révèle «Le Temps». Les soignants et les HUG s'inquiètent.
Publié: 03.06.2025 à 11:29 heures
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Dernière mise à jour: 03.06.2025 à 11:36 heures
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En l'absence d'agents de détention, les détenus ne peuvent pas toujours être transportés à l'hôpital. (Image d'illustration)
Photo: KEYSTONE
Luisa Gambaro
Luisa GambaroJournaliste

Unique en Suisse romande, la prison genevoise Curabilis est en crise. Spécialisé dans la prise en charge de détenus avec de graves troubles mentaux, l'établissement de psychiatrie pénitentiaire veut limiter les récidives grâce à un suivi intensif. Seulement voilà: depuis deux ans, de nombreux agents de détention manquent à l'appel, le taux d'absentéisme du personnel de sécurité a atteint les 50%, révèle «Le Temps» ce mardi 3 juin. Faute d'agents pour assurer la sécurité, certaines unités ont été fermées, des détenus confinés dans leur cellule et leurs soins suspendus.

De même, en l'absence d'agents de détention, les détenus ne peuvent pas toujours être transportés à l'hôpital pour leurs rendez-vous médicaux et leurs trajets sont souvent annulés. D'après le directeur général des HUG, Robert Mardini, entre juin et décembre 2024, 70 rendez-vous ont été annulés sur 140. «Lorsqu’il n’y a pas assez de personnel pour tous les conduire, on nous demande de choisir. C’est terrible», témoigne un soignant.

Le 18 février déjà, le Syndicat des services publics et l'Union du personnel du corps de police ont écrit leur détresse aux ministres Carole-Anne Kast et Pierre Maudet, respectivement chargés des prisons et de la santé. «Une telle situation ne s’est jamais produite en dix ans d’existence», expliquait le courrier.

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