Moitié moins de bateaux CGN, aucun le week-end
Les frontaliers s'agacent de la réduction des liaisons France-Lausanne

Dès la fin de l'année, la CGN réduira son offre de navettes entre la France et la Suisse. Autour du Léman, les autorités sont parvenues à cet accord pour maintenir la liaison. Mais depuis Thonon, Evian ou Yvoire, les travailleurs frontaliers sont en colère.
Publié: 13:36 heures
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Photo: keystone-sda.ch
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Léo MichoudJournaliste Blick

Des liaisons maintenues, mais un nombre de traversées de bateaux CGN entre la France et la Suisse largement réduit… qui ne plaît pas à tout le monde. Voilà ce qu’il faut retenir de l’accord conclu entre le Canton de Vaud et les collectivités françaises d’Evian et de Thonon, concernant les liaisons lémaniques transfrontalières assurées par la Compagnie générale de navigation (CGN).

Ce vendredi 10 octobre, un communiqué commun s’est félicité de «préserve[r] les transports aux heures de pointe tout en tenant compte des contraintes budgétaires des partenaires français». Mais la RTS a précisé que le renouvellement de la convention, en vigueur dès le 14 décembre, implique une large réduction de la fréquence des traversées.

Des frontaliers mécontents

La ligne Lausanne – Thonon-les-Bains est particulièrement touchée: il y aura moitié moins de liaisons en semaine et plus aucune le week-end. La fréquence des navettes diminue aussi sur les trajets pour Evian et Yvoire – surtout les samedis et dimanches.

La grogne des travailleurs français se fait sentir dans «24 heures», ce mardi 14 octobre. Une association, l’Amicale des frontaliers, s’indigne de ne pas avoir été consultée. La suppression du départ de Thonon à 6h25 du matin – la «plus utilisée» selon le porte-parole – ne passe pas.

«De mon côté, je perdrai une heure de vie de famille par soir», commente un usager thononais sous une pétition en ligne dénonçant le manque de transparence dans les décisions et demandant d’en rester aux horaires actuels. Lancée le 10 octobre par Vincent Jordan, qui habite la Haute-Savoie mais travaille comme infirmier à Lausanne, cette démarche a récolté plus de 2500 signatures.

Un compromis financier

Mais pourquoi cette nouvelle grille horaire? Dans les conditions actuelles, les autorités locales françaises ont refusé le partage égal des coûts avec leurs homologues suisses.

Le compromis trouvé – après des semaines de discussion – a conservé le financement à parts égales, mais avec une importante réduction des voyages. «Il n'y a pas de marge possible pour que les Suisses prennent en charge la partie non financée par la France», détaille Nuria Gorrite, conseillère d'Etat vaudoise chargée des transports, au micro de la RTS.

Par la voix de son secrétaire général vaudois Romain Pilloud (PS), l’Association transport et environnement (ATE) craint un «report conséquent du bateau vers la route, le week-end en particulier». D’un côté et de l’autre du lac, les partenaires discutent un meilleur cadre pour 2027, afin que survivent ces transports essentiels pour certains.

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