Plus de 16 ans de prison
Procès en appel pour le meurtrier du parking souterrain des Charmilles

Le procès en appel d'un jeune homme condamné pour l'assassinat d'un Portugais en 2019 à Genève a débuté. Reconnu coupable il y a un an, il avait été condamné à plus de 16 ans de prison et à un internement.
Publié: 13:31 heures
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Dernière mise à jour: 17:28 heures
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Le procès en appel du jeune qui a poignardé à mort un Portugais de 22 ans dans un parking souterrain à Genève en 2019 s'est ouvert mardi (archives).
Photo: MARTIAL TREZZINI
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ATS Agence télégraphique suisse

A Genève, le procès en appel du jeune qui a poignardé à mort un Portugais de 22 ans dans un parking souterrain des Charmilles en 2019 s'est ouvert mardi. Il y a un an, il avait été reconnu coupable d'assassinat et condamné à plus de 16 ans de prison.

«Trouble de la personnalité dyssociale»

Le Tribunal criminel avait tenu compte de son «trouble de la personnalité dyssociale» et du risque élevé de récidive à court et à moyen terme pour ordonner un traitement ambulatoire et l'internement. Il l'avait aussi notamment jugé coupable de tentative de meurtre pour un coup de couteau porté à autre jeune du groupe d'amis qui rentrait d'une soirée festive, ce 19 janvier 2019 à l'aube.

D'une voix à peine audible, le prévenu, désormais âgé de 24 ans, s'est exprimé mardi matin sur son suivi thérapeutique en prison. «Je souhaite changer, devenir une vraie personne. Je reviens de loin», a-t-il indiqué. Mais il estime n'avoir aucune perspective d'avenir. «La situation actuelle me terrifie», a-t-il admis, faisant référence à la mesure d'internement prononcée à son encontre.

"Tout faux"

A plusieurs reprises, le prévenu a exprimé ses regrets et sa honte. Reste qu'il a toujours peu voire aucun souvenir des faits, de ses actes et intentions. La plupart de ses réponses sont basées sur les images de vidéosurveillance du parking souterrain. «Je ne suis pas entré dans cette embrouille pour ôter la vie. J'ai perdu mon sang-froid», a-t-il expliqué.

Et d'assurer qu'il «ne reste rien du gamin» d'alors, âgé de 18 ans et «très influençable». «J'ai fait tout faux, j'étais trop ancré dans ces histoires de bandes. Je ne me retrouverai plus dans des histoires de violence», a-t-il répété à plusieurs reprises. En 2017, alors mineur, il avait participé à la violente agression de deux hommes dans le quartier de St-Jean.

Expertises demandées

En début de journée, ses avocats, Robert Assaël et Yaël Hayat, sont revenus sur la condamnation, jeudi, d'un agent de détention qui avait livré des stupéfiants et des téléphones portables à des détenus pour demander le renvoi des débats. Le meurtrier des Charmilles figurait parmi ses clients, comme l'ont rapporté les médias, ce que le prévenu conteste.

Les documents sur cette affaire et un autre acte d'accusation le concernant ont été transmis par le procureur aux parties. «Toutes ces pièces ont une influence énorme sur la peine que vous allez fixer», a déploré Robert Assaël. La défense a aussi demandé une expertise concernant l'amnésie partielle du prévenu et un complément d'expertise sur son évolution en prison. Autant de demandes qui ont été rejetées par la Cour pénale d'appel et de révision.

«Un maudit»

L'émotion a été forte en fin de journée, lorsque la mère du défunt a pris la parole. «C'est un manipulateur, un danger pour la société», a-t-elle déclaré. Puis elle a demandé à pouvoir regarder le «maudit qui a enlevé mon fils» dans les yeux. Après un face à face tendu, le prévenu s'est affaissé sur le banc. Le procès se poursuit mercredi avec les plaidoiries.

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