Les cinq conseillers communaux de La Chaux-de-Fonds (NE) ont déposé plainte pour diffamation après qu'une élue a tenu à leur encontre sur Facebook des propos qu'ils considèrent «inadmissibles», en lien avec la situation à Gaza. La conseillère générale, qui a retiré sa publication, estime être victime d'un acharnement.
«Les membres du Conseil communal ne peuvent accepter que des propos les assimilant à des «collabos soutenant le nazisme» et à des antisémites soient publiés. Cela ne correspond ni à la réalité, ni à notre conception du débat politique», a déclaré jeudi à Keystone-ATS Théo Huguenin-Elie, président de l'exécutif, confirmant une information d'Arcinfo.
«Le Conseil communal, d'une part, s'investit pour la cohésion multiculturelle, l'ouverture à l'autre et les valeurs humanistes et, d'autre part, tient à ce que le débat politique même contradictoire se fasse dans le respect, la sérénité et le cadre de la loi», a-t-il ajouté.
Après l'approbation en février par le Conseil général d'une motion populaire – très débattue – demandant que le Chaux-de-Fonnier Philippe Lazzarini, commissaire général de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens UNRWA, soit nommé citoyen d'honneur, l'élue vert'libérale Brigitte Leitenberg, très investie dans la cause israélienne, a attaqué les membres du législatif et de l'exécutif sur Facebook.
La Ville n'a pas souhaité donner de la publicité à cette affaire, mais a confirmé à Arcinfo cette information «par obligation de transparence». Dans un premier temps, le Conseil communal avait déposé plainte en son nom.
Pas de médiation
Dans un courrier du 24 mars, le Ministère public «nous a rendus attentifs au fait que les autorités publiques ne sont pas titulaires des droits protégés par les articles 173 et suivants du Code pénal. Aussi, il ne pouvait entrer en matière sur la plainte formulée par le Conseil communal. De fait, après discussion, les cinq membres du Conseil communal ont décidé de porter plainte de manière individuelle», a ajouté Théo Huguenin-Elie.
Interviewée par le quotidien neuchâtelois, Brigitte Leitenberg a expliqué qu'il faut replacer les faits dans leur contexte et qu'elle avait ressenti une «forte hostilité, notamment antisémite». Selon elle, des élus étaient devenus «malléables à la propagande d'un collectif propalestinien», ce qui l'a «choquée».
L'élue explique avoir retiré les propos jugés problématiques quelques jours plus tard et le post dans sa totalité au bout d'un mois. De plus, elle estime n'avoir pas traité les élus de collabos soutenant le nazisme.
Brigitte Leitenberg a ajouté avoir proposé plusieurs rencontres au Conseil communal pour pouvoir s'expliquer, qui auraient toutes été refusées. Théo Huguenin-Elie n'a pas la même version: «Une seule demande de rencontre a été adressée au Conseil communal par Mme Leitenberg. Elle a été adressée après que le Ministère public soit entré en matière sur les plaintes et alors que les propos diffamants étaient toujours en ligne et qu'aucune excuse n'avait été formulée».
Dans Arcinfo, l'élue a déclaré comprendre qu'elle ait pu blesser. «J'en suis désolée et j'ai présenté des excuses».