Les prisons sont pleines. Et l’association des Juristes progressistes vaudois (JPV) accuse l’Etat de Vaud d’avoir «amputé» les conclusions d’une étude sur la question, rendue en février 2024. Présenté publiquement une année plus tard, le rapport Brägger – du nom du spécialiste mandaté – ne correspondrait selon les JPV pas à l’original, relate «24 heures» ce mardi 5 août.
Selon la coprésidente de l’association citée, «l’administration a coupé des éléments essentiels», en particulier des passages «d’appréciation de l’expert indépendant». Elle juge «inacceptable» d’avoir «tenté d’étouffer le débat» politique.
L’universitaire Benjamin Brägger s’est appuyé sur les statistiques fédérales. Selon son analyse, la sévérité des autorités pénales vaudoises dans leur application stricte du droit serait en cause dans la surpopulation carcérale. Détentions préventives, longues peines et «culture punitive» – notamment face au deal de rue – sont remises en question.
Le MPC et le TC mécontents, Venizelos réfute
Mais ces éléments sont «gommés dans le rapport final», selon les juristes progressistes. Avant la publication du rapport, le Ministère public et le Tribunal cantonal se sont montrés insatisfaits de ces critiques à leur égard.
Le Ministre Vassilis Venizelos (Les Vert-e-s), souvent sollicité par le Grand Conseil sur la question carcérale, rejette les accusations d’intervention pour raisons politiques. Il assure à «24 heures» que le premier rapport rendu était «intermédiaire» et que l’expert s’est appuyé sur les retours des acteurs du milieu pour rendre une seconde version, inchangée.